Garo Paylan, député turco-arménien, représentant le Parti populaire démocratique, présent à Erévan dans le cadre de la sixième conférence Arménie-Diaspora, a réitéré sa ferme conviction que la Turquie ne se confrontera jamais à son passé que si elle choisit le chemin vers la construction de la démocratie.
« Le parlement turc interdit l’utilisation du terme « génocide ». Mais le mot n’a aucune importance, étant donné que nous avons subi de grands massacres. Ce qui compte, c’est de trouver un moyen de dialoguer avec la Turquie pour parler ouvertement de ce qui s’est passé en 1915. Un crime de génocide demeuré impuni qui continuera malheureusement aussi à l’avenir, » a-t-il déclaré aux journalistes.
G. Paylan a déclaré que malgré la poursuite de la politique de déni, les Arméniens de Turquie insistent toujours sur leur demande de jeter les bases d’une démocratie dans le pays.
« Ma grand-mère avec qui j’ai vécu dans la même maison jusqu’à dix-sept ans, est morte sans connaitre la justice. Mon père, qui recherchait aussi la justice, est également mort. Donc, deux générations nous ont quitté, et maintenant, nous voyons la troisième et la quatrième génération lutter pour la justice. Je crois que seul un pays démocratique peut reconnaître le génocide, » a-t-il déclaré lorsqu’on lui a demandé de commenter les inquiétudes face au retard de la reconnaissance du génocide.
« Nous avons beaucoup d’amis démocratiques en Turquie, également parmi les membres du parti Justice et Démocratie du Président Recep Tayyip Erdogan, mais ils sont sans voix maintenant contre les demandes croissantes des nationalistes, » a-t-il ajouté.