En visite officielle à Paris, le premier ministre arménien, élu en mai, s’est engagé dans une lutte implacable contre la corruption.
Leadeur de la « révolution de velours » qui a secoué l’Arménie en avril-mai 2018, le premier ministre Nikol Pachinian était à Paris, vendredi 14 septembre, pour y rencontrer Emmanuel Macron. Le président français se rendra quant à lui à Erévan le 10 octobre, pour une visite officielle durant laquelle il participera au 17e sommet de la francophonie qui se tiendra cette année dans la capitale arménienne.
Le 12 septembre, N. Pachinian et la Secrétaire-générale de l’Organisation internationale de la Francophonie à Erévan ont assisté à un forum réunissant quelque 200 représentants d’organisations des pays membres de la Francophonie. S’exprimant en français, M. Pachinian a assuré aux délégués du forum que son gouvernement « et l’ensemble de l’Arménie ont mobilisé leurs efforts pour accueillir les participants du sommet dans les meilleures traditions de l’hospitalité ».
Quatre mois après votre arrivée au pouvoir, qu’avez-vous déjà réussi à changer en Arménie ?
La presse, aujourd’hui, est plus libre que jamais. Pour la première fois dans l’histoire de notre IIIe République (depuis 1991), il n’y a plus de passe-droits ni de privilèges. Nous menons une lutte sans précédent contre la corruption et contre l’économie souterraine. Il n’y a plus de monopoles économiques. Le 23 septembre se tiendront dans la capitale Erévan des élections municipales qui seront les plus libres de son histoire. A la différence des autres révolutions – du moins de celles que je connais –, la nôtre n’a pas été suivie par une chute de l’économie. Au contraire, les indices sont plutôt dans le vert, les capitaux rentrent dans le pays, le prix de l’immobilier monte, les dépôts augmentent dans les banques. Nous avons réussi à mettre sur pied un nouveau système de gouvernance populaire démocratique directe.
Vous avez été élu par le Parlement sous la pression de la population, mais il reste dominé par les députés de l’ancien pouvoir de Serge Sargissian. Est-ce tenable ?
Quand j’ai été élu premier ministre par le Parlement, je ne pouvais a priori compter que sur quatre voix, dont la mienne. Mais l’ancien régime a dû céder. Les Arméniens n’ont aucune confiance en ce Parlement, c’est un réel point noir de notre réalité politique. Mais il faut voir la situation dans sa dynamique…
Au cours d’une réception organisée le 13 au soir chez Pétrossian, Nikol Pachinian, accompagné de son équipe a rencontré un panel de personnalités françaises d’origines arméniennes du monde associatif, des arts, de la presse, du sport, et de la politique.
Le Premier ministre arménien assistera par ailleurs à l’hôtel de ville de Paris à une réunion donnée en son honneur par Anne Hidalgo.
Il a également participé à une réunion-débat organisée par le CCAF au Pavillon Gabriel à Paris.