Le 5 février dernier, le président français Emmanuel Macron a annoncé l’instauration du 24 avril, Journée nationale de commémoration du génocide arménien en France lors d’un banquet de gala organisé par le Conseil de coordination des organisations arméniennes de France (CCAF).
Dans un communiqué publié le lendemain, le ministère turc des Affaires étrangères a qualifié le président français Emmanuel Macron « d’arrogant » et de « mal informé ».
« Nous n’avons aucune leçon à tirer de la part de politiciens français arrogants, dépourvus de connaissances de base en histoire, qui représentent un pays que nous connaissons pour ses atrocités », a déclaré le ministre turc.
« Nous avons expliqué aux responsables français, à plusieurs reprises à tous les niveaux et notamment au président français, que les événements de 1915 constituaient un sujet légitime de débat juridique, historique et universitaire. Néanmoins, il est entendu que le président français cherche à remplir sa promesse électorale dans l’espoir de recevoir le vote des français d’origine arménienne », a-t-il ajouté.
« Il est regrettable qu’un homme politique peu au fait de l’histoire ottomane ignore les jurisprudences française et européenne et adopte, au nom de ses acquis politiques personnels, une position partiale face à une question historique de nature extrêmement sensible pour les Turcs. » Le ministère des Affaires étrangères a appelé une nouvelle fois à la formation d’une commission historique chargée de « faire la lumière » sur l’histoire.
En réponse à une question sur la réaction d’Ankara à l’annonce de Macron, le ministère français des Affaires étrangères a déclaré que Paris avait « eu plusieurs occasions d’échanger des points de vue avec les autorités turques sur cette question. Ils ont été informés de nos positions tout comme nous avons été informés de la leur. »
« En établissant cette journée de commémoration, le président remplit son engagement bien connu d’honorer les citoyens français d’origine arménienne », a expliqué le ministère français des Affaires étrangères. Il a également précisé qu’avant de faire cette annonce, il avait contacté le président turc Recep Tayyip Erdogan pour l’informer de ses intentions.
Le porte-parole de la présidence turque, Ibrahim Kalin, a « fermement condamné » la déclaration de Macron sur le génocide arménien, a rapporté l’agence de presse Anadolu.
Le Premier ministre Nikol Pachinian a exprimé sa gratitude envers Macron sur Twitter.
« Je salue la déclaration d’Emmanuel Macron. Il s’agit d’une manifestation puissante et un acte de solidarité, une détermination à protéger les droits de la personne et à prévenir les atrocités de masse », a écrit Pachinian sur Twitter. Sa Sainteté Aram Ier, Catholicos de la Grande Maison de Cilicie, a également remercié Macron.