Tamer al-Shahawi, membre de la commission de la Défense du parlement égyptien, considère que la course au pouvoir régional entre l’Égypte et la Turquie est l’une des questions les plus urgentes à l’heure actuelle. Shahawi, qui est également un ancien officier des services de renseignement, a déclaré à Al-Monitor que le Caire avait été isolé des dirigeants régionaux depuis la révolution égyptienne de 2011 et tentait maintenant de rétablir son autorité.
Le président égyptien Abdel Fattah El-Sissi a évoqué le génocide arménien sans utiliser le mot génocide au cours de son discours à la conférence de Munich.
Le Président a souligné que l’Égypte avait accueilli et donné un abri aux Arméniens échappés des massacres il y a 100 ans. Il a constaté le fait d’avoir accueilli des Arméniens sans en préciser les causes.
Ce fait historique a été mentionné par le Président égyptien alors qu’il dénonçait dans son discours la politique de colonisation de certains pays et le soutien apporté aux groupes terroristes.
Le Bureau égyptien de la Cause arménienne considère que c’était le premier pas à la fois pour la reconnaissance du génocide arménien et la prévention des génocides.
Il a également exprimé son adhésion absolue avec le Président égyptien et appelé à responsabiliser ceux qui soutenait les groupes terroristes et détruisait le destin des peuples.
La déclaration d’El-Sissi, qui a suscité la colère de la Turquie, a eu lieu alors que le débat en France sur l’utilisation du terme « génocide » est à son apogée. Bien que la Turquie reconnaisse le meurtre de nombreux Arméniens en 1915 sous le règne de l’Empire ottoman, elle conteste le nombre de victimes et refuse d’utiliser le terme de génocide.
Shahawi a expliqué que l’allusion d’El-Sissi au génocide arménien rappelait à quel point l’expansion de la Turquie pouvait être dangereuse. Il a souligné qu’après que l’Égypte eut procédé aux neuf exécutions, Erdogan avait dénoncé l’adhésion de l’UE au premier sommet arabo-européen qui s’est tenu le 24 février à Charm el-Cheikh.
Shahawi a ajouté : « Nous essayons d’avoir des alliés régionaux pour rétablir notre influence régionale ». Il a ajouté qu’outre la Turquie et l’Égypte, le pouvoir régional s’étend à l’Iran et à l’Arabie saoudite. Il pense que l’Arabie saoudite ne possède pas le genre d’éléments politiques et militaires nécessaires à l’influence régionale générale, contrairement à l’Égypte.