L’Azerbaïdjan devrait alléger la pression sur la liberté d’expression

« La liberté d’expression en Azerbaïdjan continue d’être menacée », a déclaré Dunja Mijatović, Commissaire aux droits humains du Conseil de l’Europe, à l’issue d’une visite de quatre jours en Azerbaïdjan.
Rappelant les arrêts de la Cour européenne des droits humains soulignant la tendance inquiétante à des arrestations arbitraires de critiques du gouvernement, de militants de la société civile et de défenseurs des droits de la personne par le biais de poursuites en représailles et d’un recours abusif au droit pénal au mépris de l’État de droit, la commissaire a souligné que « la libération de toutes les personnes en détention en raison des opinions exprimées devrait demeurer la priorité.» Elle a également réitéré son appel à dépénaliser la diffamation.
En outre, Mijatović a évoqué avec les autorités la question des interdictions de voyager imposées aux journalistes, avocats, militants politiques et défenseurs des droits humains, dont certains ont été jugés contraires à la Convention européenne des droits de la personne. « Les autorités devraient s’abstenir de recourir à la pratique disproportionnée consistant à imposer des interdictions de voyager de manière arbitraire et à lever immédiatement celles qui sont en contradiction avec le droit de quitter le pays. »
La visite du commissaire a également porté sur la situation des avocats en Azerbaïdjan. Elle a noté que l’Azerbaïdjan avait le nombre le plus faible d’avocats pour 100 000 habitants dans la région du Conseil de l’Europe. Cela compromet l’accès à la justice, en particulier dans les zones rurales où le nombre d’avocats est très faible.
Le commissaire a également examiné la situation des personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays. Elle salue les mesures importantes prises par les autorités pour s’attaquer aux problèmes du droit des personnes déplacées, notamment en proposant des logements durables.
À cet égard, Mijatović a réaffirmé qu’il importait de parvenir enfin à un règlement pacifique du conflit non résolu dans la région du Haut-Karabagh et dans ses environs, afin que les personnes déplacées qui souhaitent y retourner puissent le faire sur une base volontaire, en toute sécurité et dans la dignité.
Le rapport de la commissaire sur sa visite en Azerbaïdjan devrait paraître sous peu.