Un très belle hommage à Charles Aznavour et au peuple Arménien écrit par M. Michel Mitran directeur de communication de journal Var-matin (France)
J’ai raté, Mardi dernier, sur le parvis de la Basilique de St-Maximin 83, l’hommage que mon ami, Jean-Marc Dermesropian, devant quelque 1000 personnes, rendait à Charles Aznavour (23 août 2019) avant d’aller le faire résonner dans ces contrées d’Amérique du Nord.
Pour me faire pardonner, ces quelques lignes sur Aznavour, que j’ai commises le jour de son dernier voyage…
Comme il fleure bon le Papier d’Arménie…
Je vous écris de France un papier d’Arménie.
Arménie, Immense petit pays.
Pas grand monde aujourd’hui n’est capable de dire où tu vis.
Il a fallu un Charles, le “petit”, car le “grand”, on l’avait déjà pris, pour qu’on sache sur toi, quoi, où, comment et qui.
Immense petit pays, tu as tout pardonné.
En particulier ce café turc, indigeste et mortel, qu’ils ont voulu te faire avaler.
Tu ne l’as jamais bu car il était acide.
Arméniens vous êtes morts ou partis, fuyant le génocide.
Vous êtes allés partout, apporter vie, courage et sacrifice. Prenant fait et cause des pays dont vous êtes devenus fils.
Missak Manouchian, tu es de ceux-là. Et on a oublié ton joli nom, qui rimait si bien avec vivant et Résistant.
Tu ne chantais pas, mais pour France, tu as, avec d’autres, tout donné, jusqu’à ta vie.
Et je veux juste profiter, de ce papier d’Arménie, pour que personne ne t’oublie.
Ce papier d’Arménie parfumé que j’ai pu allumer aujourd’hui, parce qu’un des tiens est parti.
Lui tout le monde le connaît, on n’arrête plus d’en parler.
Il nous laisse les plus belles mélodies qu’il a signées de son nom.
Shahnourh Varinag Aznavourian.
Oui je sais… c’est un drôle de prénom…
Mais il a fait rimer pendant près de cent ans, Aznavour avec Amour.
Je vous laisse.
Je vais allumer mes souvenirs et… mon papier d’Arménie… Car hier encore, avec lui, j’avais vingt ans.
– Michel Mitran – © “Dis-leur petit” 2018