Des membres du Conseil arménien uni de l’Ontario (CAUO) ont organisé, le 14 octobre dernier, une manifestation silencieuse de huit heures sur la place Yonge-Dundas et ainsi attirer l’attention sur les actes d’agression actuels commis par l’Azerbaïdjan et la Turquie contre des civils innocents d’Artzakh (Haut-Karabagh).
La manifestation silencieuse a été organisée par le CAUO afin de sensibiliser le public à la crise humanitaire actuelle, qui a reçu, à ce jour, une couverture médiatique minimale.
Le Haut-Karabagh, également appelé Artzakh, est une région qui a toujours été et est encore actuellement habitée par des Arméniens. En 1991, le peuple d’Artzakh a voté par référendum son autodétermination. Bien que cette déclaration d’indépendance n’ait pas encore été reconnue par la communauté internationale, les citoyens de la République d’Artzakh ont le droit de vivre paisiblement en tant qu’État indépendant conformément à la Convention de Montevideo de 1993. Malgré cela, le conflit entre les habitants de l’Artzakh et de l’Azerbaïdjan a conduit à la guerre du Haut-Karabagh, qui s’est terminée par un cessez-le-feu en 1994. Depuis lors, la population pacifique de l’Artzakh a travaillé à la reconstruction de sa ville et à l’autonomie gouvernementale sous la forme d’une république démocratique.
Le 27 septembre 2020, l’Azerbaïdjan, soutenu et encouragé par le gouvernement du président turc Recep Tayyip Erdogan, a rompu le cessez-le-feu de longue date avec l’Artzakh et a lancé une attaque pré-planifiée à grande échelle. La Turquie, une alliée de l’OTAN qui soutient ouvertement l’Azerbaïdjan, a envoyé dans la région des mercenaires rebelles syriens pour aider les attaques de l’Azerbaïdjan et a fourni des armes, notamment des drones équipés de caméras de fabrication canadienne.
Au cours des 18 derniers jours, d’innombrables vies innocentes ont été touchées par ces horribles événements. Il y a eu des bombardements continus dans les villes de Stepanakert et Chouchi, tuant et blessant des civils; ces bombardements ont détruit des infrastructures civiles, notamment des hôpitaux, des écoles, des centres artistiques et culturels et des églises et a forcé la population à se cacher dans des abris froids et souterrains ou à fuir leurs maisons, tout en étant au milieu d’une pandémie mondiale. Moins de deux semaines après le début de la guerre, un cessez-le-feu humanitaire a été convenu, qui a été rompu en quelques heures par l’armée azerbaïdjanaise. Depuis lors, l’Azerbaïdjan a lancé sans relâche des attaques contre des civils et des infrastructures dans diverses villes et villages du Karabagh.
Le 14 octobre, plus d’une centaine d’Arméniens de Toronto se sont réunis tout au long de la journée pour sensibiliser pacifiquement la population à cette crise humanitaire, exhortant leurs compatriotes torontois et canadiens à se renseigner sur la guerre en cours et à prendre position contre les agresseurs qui commettent des atrocités.
Les organisateurs ont veillé à ce que la manifestation respecte toutes les règles de distanciation sociale et les participants ont été constamment rappelés à se désinfecter les mains, à rester à 2 m l’un de l’autre et à porter des masques.