La sécurité de l’eau en Artzakh menacée

Le 7 mai, le ministre des Affaires étrangères de la République d’Artzakh, David Babayan, a envoyé des lettres aux coprésidents du Groupe de Minsk de l’OSCE et au Représentant personnel du Président en exercice Andrzej Kasprzyk sur la menace pour la sécurité hydrique de l’Artzakh.
Les lettres déclarent en particulier que l’agression militaire déclenchée par l’Azerbaïdjan le 27 septembre 2020 a sérieusement menacé la sécurité en accès à l’eau de la République d’Artzakh. Après la signature de la déclaration trilatérale sur la sécession des hostilités le 9 novembre 2020, la zone de Karvajar (Kelbajar) – qui est la principale source d’eau d’Artzakh a été cédée à l’Azerbaïdjan. Actuellement, environ 98% de l’eau utilisée en République d’Artzakh provient de Karvajar. Les rivières Arpa et Vorotan – qui fournissent de l’eau au lac Sevan, où 80 % des ressources en eau de l’Arménie sont concentrées, et sans lesquelles le lac Sevan ferait face à une catastrophe écologique – proviennent également de Karvajar.

Ainsi, plus qu’à tout autre moment de l’histoire de la République d’Artzakh, il est d’une importance capitale d’assurer le droit à l’eau et la sécurité de la République. La menace toujours existante de nettoyage ethnique par l’Azerbaïdjan contre l’Artzakh, ainsi que la politique étatique de longue date d’arménophobie et la campagne de haine massive contre les arméniens de souche, qui est coordonnée et soutenue par les autorités azerbaïdjanaises, nécessitent des mesures de sécurité substantielles.

Les lettres demandent également à l’OSCE de mettre en place un mécanisme de suivi international dans la zone d’où proviennent les principaux fleuves mentionnés. Sinon, le droit fondamental à l’eau pour les habitants d’Artzakh – et, en tant que tel, leur existence même – sera à nouveau mis en danger.