L’Arménie manque non seulement d’une vision du développement économique, mais aussi du pays en général, a déclaré, le 30 décembre dernier, le professeur Tatoul Manaserian, docteur en économie, à Panorama.am dans une entrevue résumant l’année économique.
Selon lui, des tendances de développement ont été observées dans le pays cette année, mais elles ne découlent pas de la politique socio-économique de l’État.
« Le développement est principalement dû aux efforts constants déployés par le secteur privé en ces temps difficiles… En d’autres termes, le secteur privé se prépare lui-même », a déclaré l’économiste, ajoutant que l’économie se développe principalement par inertie.
Selon lui, bien que l’Arménie soit en train de se relever après la guerre en Artzakh de 2020, les autorités n’ont toujours aucune idée de comment sortir le pays de la situation actuelle.
Il a également dénoncé les prévisions de croissance économique irréalistes du ministre de l’Économie pour 2022.
« En fait, nous devons restaurer l’économie, et des priorités claires doivent être fixées pour cela. Tout d’abord, les primes, frais de représentation et achats de voitures pour les officiels doivent être exclus pour le moment. En attendant que le pays se stabilise, laissez les fonctionnaires aller travailler à pied ou utiliser les transports en commun. Cela a toujours été le cas en Artzakh, c’est pourquoi il n’y a pas de divisions entre les autorités et le peuple, comme en Arménie », a déclaré Manaserian.
L’économiste considère le règne de la direction actuelle comme une « plus grande catastrophe » pour le pays que la guerre et le tremblement de terre. Il s’est étonné du silence des intellectuels, qui ne réagissent pas aux développements en cours dans le pays.
« Ceux qui se taisent ne sont pas moins complices que ceux qui sont au pouvoir aujourd’hui », a-t-il déclaré.
