Démission du président Armen Sarkissian

Avec sa démission, Armen Sarkissian veut pousser les Arméniens à modifier leur Constitution en donnant plus de pouvoir au président.

« Il ne s’agit pas d’une décision motivée par l’émotion et elle découle d’une logique spécifique », a expliqué Armen Sarkissian dans un communiqué diffusé sur son site internet officiel. « Le président ne dispose pas des outils nécessaires pour influer sur les processus importants de la politique étrangère et intérieure dans des moments difficiles pour le peuple et le pays », a-t-il ajouté, le pouvoir exécutif étant pour l’essentiel dans les mains du premier ministre Nikol Pachinian. Selon lui, l’Arménie est une république parlementaire dans la forme, mais pas dans l’essence.

« En cette période difficile pour notre État, où l’unité nationale est requise, l’institution présidentielle ne doit pas devenir la cible de commérages et de théories du complot, détournant ainsi l’attention du public des questions les plus importantes », a-t-il souligné.

Armen Sarkissian a été au centre d’une crise politique qui a éclaté à la suite de la défaite en 2020 de l’Arménie dans une guerre avec son voisin et rival de longue date, l’Azerbaïdjan, pour le contrôle de la région contestée du Nagorny-Karabagh. MM. Sarkissian et Pachinian étaient en désaccord sur la décision de révoquer le chef d’état-major de l’armée au lendemain du conflit entre ces deux ex-républiques soviétiques du Caucase qui a fait plus de 6 500 morts.

« J’espère que les modifications dans la Constitution seront finalement mises en œuvre et que le prochain président et l’administration présidentielle seront en mesure de fonctionner dans un environnement plus équilibré », peut-on encore lire dans le communiqué.

Armen Sarkissian, né en 1953 à Erévan, a été premier ministre en 1996-1997, avant d’être élu président en mars 2018. L’économie arménienne connaît des difficultés depuis l’effondrement de l’Union soviétique en 1991. L’argent envoyé par les Arméniens de l’étranger a joué un rôle très important, contribuant à la construction d’écoles, d’églises et à la réalisation d’autres projets d’infrastructures, y compris au Nagorny-Karabagh.

Jusqu’à l’élection présidentielle anticipée, qui devrait avoir lieu d’ici la fin février, le président du Parlement, Alen Simonian, assurera la fonction de président par intérim. Il est probablement le futur successeur de Sarkissian, selon des observateurs locaux.