Un groupe d’Arméniens, Kurdes, Grecs, Chypriotes, Yézidis, des groupes de défense des droits humains, et même diverses factions politiques de l’opposition turque ont manifesté devant l’Institution Brookings à Washington DC, le 31 mars dernier, lieu où le président turc Recep Tayyip Erdoğan devait s’exprimer.
Le président turc Recep Tayyip Erdoğan a accusé divers mouvements kurdes, turcs et arméniens, interdits en Turquie, d’avoir fait alliance pour manifester contre lui à Washington, et provoquer des échauffourées avec son service de sécurité.
S’exprimant à son arrivée à l’aéroport d’Istanbul, le président turc affirmé avoir vu parmi les manifestants des « représentants » du Parti des Travailleurs turcs (PKK kurde), des Unités de protection du Peuple Kurde (YPG), accusées par Ankara d’être le bras armé syrien du PKK, ainsi que de l’ASALA (Armée secrète arménienne de libération de l’Arménie).
Il a accusé ces trois groupes d’avoir été de mèche lors de la manifestation avec des alliés de l’imam Fethullah Gülen, son ennemi juré, exilé aux Etats-Unis et qu’il accuse de comploter contre lui.
Les piqueteurs ont tenu des banderoles dénonçant la négation permanente du génocide arménien, la répression du peuple kurde, et le soutien de la Turquie aux forces de l’EI en Syrie. Les manifestants ont scandé : « Vive le Kurdistan ; Vive l’Arménie. »
Des contre-manifestants pro-turcs portaient des t-shirts et banderoles avec la mention « We love Erdoğan », faisant les éloges du président turc.
Au moins un journaliste turc a été repoussé et un autre mis à terre et battu par l’équipe de sécurité d’Erdoğan. Un autre journaliste a été contraint de quitter les lieux avant l’arrivée de M. Erdoğan.