La décision du Parlement turc de permettre la levée de l’immunité parlementaire d’un grand nombre de membres du Parlement est un sujet de grave préoccupation, selon la déclaration conjointe de la Haute Représentante de l’Union européenne (UE) Federica Mogherini, et du commissaire Johannes Hahn.
Mme Mogherini et M. Hahn ont souligné que, conformément aux recommandations internationales pertinentes, « les décisions relatives à la levée de l’immunité parlementaire doit être basée sur le bien-fondé de chaque cas particulier, selon des critères transparents et non soumis à des considérations politiques. »
« Une interprétation restrictive du cadre juridique et de la Constitution en particulier, continuent de poser un risque pour la liberté d’expression des membres du Parlement en Turquie. »
Le parlement turc a adopté une loi sur la levée de l’immunité de ses députés. Le Parti Justice et Développement turc (AKP) a appuyé l’adoption de la loi, tandis que le Parti démocratique populaire pense que d’être privé de l’immunité, la plupart de ses députés seront tenus pénalement responsables dans le cadre de l’accusation des autorités de soutenir le Parti des travailleurs du Kurdistan, interdit en Turquie. Le chef d’Etat, Reccep Tayip Erdogan a ajouté : « Mon peuple ne veut pas voir dans ce Parlement des députés qui ont commis des crimes » – une référence au Parti de la démocratie des peuples (HDP), dont la percée politique lui a fait de l’ombre, et qu’il ne cesse, depuis, d’accuser de collusion avec la rébellion kurde armée du PKK. Dans les rangs des défenseurs des droits humains, l’inquiétude est de mise. « C’est un coup désastreux pour la démocratie parlementaire en Turquie et au droit à la représentation et à la participation politique, » s’alarme Emma Sinclair-Webb, de l’organisation Human Rights Watch, sur son compte twitter.