Dans une récente entrevue avec le journal en ligne du Parlement français, le président de la République du Haut-Karabagh, Bako Sahakian, tout en préconisant l’idée d’un compromis « raisonnable, juste et adéquate » comme moyen de régler le conflit, a insisté sur le fait que ces concessions ne devraient pas « perturber la sécurité de notre pays et créer des opportunités à notre adversaire de lancer de nouvelles attaques contre nous. »
Le porte-parole de Sahakian, David Babayan a expliqué plus tard que le propos du président du Karabagh n’impliquait pas de concessions territoriales à l’Azerbaïdjan. Le ministre adjoint des Affaires étrangères de l’Arménie, Kotcharian, a également présenté une vision claire pour la partie arménienne du compromis possible : « Le Haut-Karabagh ne peut pas faire partie de l’Azerbaïdjan ; des garanties de sécurité doivent être prévues pour l’Etat du Karabagh et pour sa population. »
« En ce qui concerne les détails sur la façon d’y parvenir, c’est une autre question, qui est également conditionnée par la position de notre adversaire. Et sa position est très dure, donc parler de détails dans ce cas est inutile, » a expliqué le diplomate arménien.
Kotcharian a souligné que l’Arménie n’a pas le pouvoir de parler de l’intégrité territoriale du Haut-Karabagh. « Pour moi ou pour tout autre responsable de l’Arménie, il n’y a pas de notion de compromis ou de concession, parce que ces questions liées au règlement sont principalement de la compétence de la République du Haut-Karabagh. En d’autres termes, pas un seul responsable arménien n’a le droit d’en parler. Même si l’Arménie participe au processus de négociation dans la situation actuelle, alors que la République du Haut-Karabagh n’y est pas pleinement impliquée, elle le fait afin de ne pas interrompre le processus, ce qui est un autre sujet. Mais l’Arménie n’a pas le pouvoir de parler pour le Haut-Karabagh ni de son statut, ni de son intégrité territoriale, » a déclaré le ministre adjoint des Affaires étrangères.
Selon Kotcharian, aucun accord autour d’un règlement du conflit du Karabagh n’a été atteint lors des récentes discussions arméno-azerbaïdjanaises à Vienne et à Saint-Pétersbourg. Il a souligné que lors de ces deux réunions, il n’avait été discuté que des moyens de renforcer le régime de cessez-le-feu.