Selon un analyste arménien basé à Paris, la France cherche à jouer un rôle proactif dans l’organisation des prochaines négociations présidentielles arméno-azerbaïdjanaises sur le Haut-Karabagh.
Kayts Minasian, un expert du Centre français pour la recherche stratégique, a dit savoir que les autorités françaises programmaient une réunion pour l’automne.
Interrogé sur le silence des parties sur les pourparlers de Paris, activement discutés après la réunion de Saint-Pétersbourg, l’expert a ajouté : « Je ne sais pas si la réunion a eu effectivement lieu, mais je suis conscient que les autorités françaises sont vraiment désireuses d’organiser une réunion. Peut-être en septembre ou à la fin de cette année, car la question du Karabagh va être un thème central de la campagne présidentielle. »
L’expert a abordé également le processus de reconnaissance du Haut-Karabagh, qui a-t-il dit, prendra de l’ampleur au cours du temps. « Je pense que l’Occident sera impliqué dans ce processus. La Russie ne le désire pas. Elle utilise la question du Haut-Karabagh pour maintenir l’Arménie et l’Azerbaïdjan sous son contrôle, »
Commentant le cycle actuel des négociations de paix et les développements possibles, Minasian a souligné l’importance de décrire et mettre en évidence le plan Lavrov. « La plupart des analystes russes disent que les Arméniens sont prêts à rendre des territoires à l’Azerbaïdjan. Ils parlent du retrait des troupes et d’un référendum sur l’indépendance du Haut-Karabagh. Nous devons clarifier la situation et savoir s’il s’agit ou non de rumeurs. »
Quant aux récents discours du Président Serge Sargissian, en particulier sa déclaration sur des concessions mutuelles, Minasian a souligné la nécessité de démontrer une bonne compréhension de son message. « Nous avons besoin de comprendre la question des concessions, à savoir ce que nous devrions donner et ce que les Azéris nous donnerons en retour. Serge Sargissian a déclaré que le Karabagh ne fera jamais partie de l’Azerbaïdjan. Si tel est vraiment le cas, quel est l’avenir de ces régions ? »
Minasian a dit ne pas comprendre la logique derrière la remarque du président. « Soit Serge Sargissian s’attend à des politiques difficiles de la part de l’Azerbaïdjan pour écarter toutes concessions, soit il pense que l’Azerbaïdjan offrira vraiment des concessions, en reconnaissant, par exemple, le droit du Haut-Karabagh à l’autodétermination, » a-t-il ajouté.
Selon lui, le président arménien a un double défi à résoudre. « Cela a à voir avec la confiance. Extérieurement, il est d’abord important de renforcer la confiance en l’Azerbaïdjan, ce qui est vraiment très difficile, voire presque impossible. C’est au-delà de toute attente, car nous avons vraiment besoin de beaucoup de temps pour cela. En cas de concessions mutuelles, le président devra vraiment avoir la confiance dans son propre pays. Cela implique la confiance entre les partenaires et le gouvernement [du pays voisin], mais surtout de la part du gouvernement arménien et les Arméniens eux-mêmes, » a-t-il conclu.