Le légendaire chanteur Charles Aznavour a reçu une étoile d’honneur à Hollywood

Le légendaire chanteur Charles Aznavour a reçu une étoile d’honneur à Hollywood jeudi, remise par la communauté arménienne de Los Angeles, déclarant au passage son amour aux États-Unis, à son public et à la langue de Molière.

Le «Frank Sinatra français» s’est dit très ému de recevoir cette étoile reconnaissant sa contribution à la culture arménienne. L’étoile, à l’image de celles qui pavent la «Promenade de la célébrité» (Walk of fame) est purement honorifique, et ne sera pas posée sur Hollywood Boulevard.

«Je suis très honoré et très ému de recevoir cette étoile», a déclaré l’auteur de 1200 chansons, lors d’une cérémonie au théâtre Pantages d’Hollywood, où il sera sur scène vendredi.

«Je viens à Hollywood depuis des années, j’ai beaucoup travaillé aux États-Unis car (…) le pays du “show-business”, c’est l’Amérique», a déclaré à l’AFP le musicien de 92 ans.
Né en France de parents arméniens, celui qui est devenu l’un des plus ardents porte-drapeaux de la diaspora arménienne a souligné que cette communauté, «c’est (ma) base».

«Ce qui m’amuse beaucoup, c’est que la Turquie a raté quelque chose, ils n’ont pas un seul grand chanteur, j’aurais été un chanteur turc et aujourd’hui je suis un chanteur français, ce qui prouve que les génocides ne servent à rien, il y a toujours des survivants».

Le génocide arménien, reconnu par plusieurs Parlements étrangers, a fait plus de 1,5 million de victimes, selon l’Arménie et de nombreux historiens. La Turquie récuse le terme de génocide mais reconnaît des massacres de grande ampleur commis en 1915 à la fin de l’empire ottoman.

Aznavour, qui continue à donner des concerts à travers la planète après 80 ans de carrière, dit éprouver encore beaucoup de plaisir à monter sur scène : «J’ai l’impression de rencontrer ma famille, qu’elle soit italienne ou espagnole ou autre, le public fait partie de ma famille, là où je suis le plus heureux, c’est sur une scène».

Celui que CNN avait qualifié de «chanteur de variété le plus important du XXe siècle» n’a pas non plus perdu l’inspiration : «J’ai toujours 40 chansons d’avance, j’écris tous les jours», assure-t-il.

Lors de la cérémonie jeudi, l’artiste aux 100 millions de disques vendus a dit avoir du mal à s’exprimer en anglais et que, «même si l’arménien est la langue de ma famille, ma vraie langue, c’est le français», «une langue fantastique pour écrire».