L’Arménie est le deuxième pays pour le nombre d’avortements sélectifs, a écrit le journal italien Osservatore Balcani e Caucaso.
Mariam, 31 ans, de la ville d’Armavir a deux filles. Elle voulait que son troisième enfant soit un garçon. Cependant, lorsqu’elle a découvert qu’elle allait donner naissance à une troisième fille, elle a décidé de se faire avorter. « Je me sens coupable, mais j’espère que je vais avoir un fils. Je ne veux pas que ça se répète, je ne peux pas… Je continue à me répéter que la prochaine fois tout ira bien, » dit-elle.
De nombreuses femmes d’Arménie décident de faire ce qu’a fait Mariam, souvent sous la pression de leur mari ou de leur famille. Selon le Global Gender Gap Report, en 2016, l’Arménie est devenue le second pays pour la fréquence des avortements sélectifs, juste derrière la Chine. Le représentant adjoint du Fonds des Nations Unies pour la population en Arménie (FNUAP), Garik Hayrapetyan, a déclaré qu’environ 10% des avortements dans le pays sont sélectifs, ainsi chaque année 1400 filles ne naissent pas.
C’est un problème urgent dans l’ensemble du Caucase : l’Azerbaïdjan et la Géorgie se classent respectivement cinquième et huitième. Selon les données de le FNUAP, il y aurait en Arménie, entre 114 et 155 garçons (le nombre moyen mondial est de seulement 105) pour 100 filles. En fait, le taux de natalité des garçons et filles est identique lors du premier accouchement, alors qu’au troisième, il y a déjà 173 garçons pour chaque 100 filles.