ELECTION AU PATRIARCAT ARMENIEN DE CONSTANTINOPLE

Récemment, nous avions écrit un article en arménien intitulé « Revers sans parures de l’Election Patriarcale de Constantinople ».

En effet, le patriarche Mgr. Mesrop Mutafyan est atteint d’une maladie énigmatique qui le cloue dans une d’immobilité physique et l’handicape mentalement depuis des années. Il devait donc être remplacé.

Nous avions évoqué à ce sujet les quelques péripéties ayant émaillé au mois de mars 2017 la nomination de Mgr. Karekine Bekciyan, primat de la communauté arménienne d’Allemagne afin de préparer l’élection patriarcale de l’église arménienne de Turquie dans un délai de 6 mois. Cette procédure était conforme au règlement de l’église apostolique arménienne. Après la divulgation de la nomination de Mgr. Karekine Bekciyan, le Patriarcat arménien recevait un message de la Mairie d’Istanbul qui taxait cette désignation d’invalidité. Pour mémoire, selon l’accord signé en 1923 à Lausanne, l’Etat turc ne devait pas s’immiscer dans les affaires religieuses de l’église apostolique arménienne de Turquie. Entre temps, le 16 avril 2017 le président Erdogan avait prévu un référendum en Turquie pour changer la constitution nationale. Il comptait beaucoup sur des votes de soutien. La communauté arménienne de Turquie avait une divergence de vue politique, comme dans toute démocratie. Or pour pouvoir gagner des voix, il fallait s’assurer la sympathie de la population. Selon nos propres réflexions, nous avions pensé qu’après le refus de l’élection patriarcale de l’église arménienne par la mairie d’Istanbul, le président Erdogan l’autoriserait avant la date du référendum du 16 avril 2017, mais au contraire il a confirmé le report de cette date après le référendum. N’est ce pas un moyen de prendre otage l’ensemble de la communauté arménienne de Turquie de façon à pouvoir récupérer un vote d’assentiment des Arméniens pour le référendum ? La communauté arménienne en Turquie est représentée par 3 députés, affiliés à trois différents partis à l’Assemblée Nationale (Meclis) d’Ankara. Compte tenu de sa maturité politique, espérons que la communauté arménienne de Turquie ne tombera pas dans un piège.

Nersès Durman-Arabyan

Paris, le 8 avril 2017