La décision controversée du gouvernement arménien de modifier les taux d’imposition sur le revenu imposera un fardeau financier plus lourd uniquement pour les personnes à revenu élevé, a tenu à souligner hier un haut fonctionnaire d’Erevan.
Le nouveau code fiscal arménien, entré en vigueur ce mois-ci, a introduit, entre autres, des taux d’imposition plus progressifs. En particulier, le code a relevé de 26% à 28% le taux d’imposition pour les revenus mensuels allant de 150 000 à 2 millions de drams (310 – 4 150 $). Il est fixé à 36% pour les Arméniens qui gagnent plus.
La législation de 800 pages, saluée par le Fonds monétaire international, réduit dans le même temps le taux d’imposition de 24,4 % à 23 % pour les travailleurs gagnant moins de 150 000 drams par mois.
Armine Matosian, haut fonctionnaire du ministère du Travail et des Affaires sociales, a souligné ce fait en défendant le code dans une interview accordée au service arménien de RFE / RL (Azatutyun.am). Elle a insisté sur le fait que les Arméniens gagnant entre 150 000 et 280 000 drams paieront également moins d’impôts en raison d’une méthode complexe de calcul du revenu.
“Si, par exemple, je reçois un salaire mensuel de 300 000 drams, 150 000 drams seront désormais taxés à un taux de 23% et les 150 000 drams restants à 28%“, explique Matosian. Cela signifie, a-t-elle dit, que seules les personnes dont le salaire ou le revenu dépasse 280 000 drams devront payer davantage.
Le salaire mensuel moyen en Arménie s’élevait à près de 188 000 drams (390 dollars) en novembre 2017, selon les statistiques officielles.
Le code des impôts a été adopté par le Parlement en 2016 à la suite de fortes critiques de l’opposition et même de certains députés pro-gouvernementaux. Ils ont affirmé que les taux d’imposition plus élevés encourageront plus d’employeurs privés à sous-déclarer les salaires de leurs travailleurs. Ils ont également critiqué d’autres dispositions du code, notamment des droits d’accise plus élevés sur les carburants, l’alcool et le tabac.
Les responsables du FMI ont cependant soutenu les arguments du gouvernement selon lesquels la nouvelle législation améliorera l’administration fiscale et permettra une augmentation des dépenses publiques absolument nécessaire.