La production de cognac est une grosse affaire en Arménie. Erévan, la capitale du pays, compte plus de distillateurs de cognac par habitant que toute autre ville du monde, y compris Cognac (France), a écrit le magazine Forbes dans un article sur le cognac arménien intitulé « Exploring The World Of Armenian Brandy ».
L’auteur de l’article Joseph Micallef mentionne que l’Arménie est connue pour être le berceau de la vinification. Cependant, la production de cognac a aussi une très longue histoire.
« Vers la fin du 19e siècle, une industrie prospère du cognac s’est développée en Arménie. Profitant de sa popularité en Russie, et conséquence de l’alliance franco-russe qui a précédé la Première Guerre mondiale, le cognac arménien était également étiqueté Kanyak, selon l’orthographe arménienne de cognac. Une pratique qui se poursuit en Arménie, en Russie et dans certaines des anciennes républiques soviétiques.
Durant une brève période, un producteur arménien, Nikolay Shustov, a eu le droit d’étiqueter son cognac. Shustov a été le fournisseur officiel de cognac arménien à la cour du tsar russe Nicolas II. Son entreprise, Shustov & Sons, devint finalement la Compagnie de cognac d’Erévan, le plus grand producteur d’Arménie.
À l’Exposition Universelle de Paris, en 1900, le cognac de Shustov & Sons a été sélectionné comme le meilleur dans un jugement à l’aveugle, battant la forte concurrence du principal producteur de cognac et gagnant la récompense pour l’appellation légale de Cognac.
Environ le quart du cognac produit en Union soviétique provenait d’Arménie. Lors de la conférence de Yalta en 1944, Joseph Staline aurait reçu Winston Churchill et Franklin Roosevelt avec de grandes quantités de cognac arméniens produits par la société Dvin de cognac d’Erévan, ajoute l’auteur, qui selon la légende approvisionnait régulièrement Staline.
« Le pays produit actuellement environ 20 millions de litres de cognac, environ 5,7 millions de gallons, dont 90% sont exportés. »
La production de cognac arménien a plusieurs caractéristiques intéressantes. Elle n’utilise que des cépages autochtones. L’Arménie a plus de 200 cépages indigènes, dont la plupart sont très anciens, indique l’article.