Le sommet de l’Union européenne important pour l’Arménie

Réunis à Riga, capitale lettone, les 21 et 22 mai 2015, à l’occasion du quatrième sommet du Partenariat oriental, les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union européenne ont réaffirmé aux représentants des six pays du Partenariat, la détermination de l’UE à maintenir des relations encore plus étroites et différenciées avec chacun d’entre eux, et ce quel que soit leur niveau d’ambition quant à leurs relations avec l’UE.
Le principal message de ce sommet aura été celui de « l’engagement continu, soutenu et solide » de l’Union envers le Partenariat oriental et « chacun des pays partenaires, » a résumé le président du Conseil européen, Donald Tusk, lors de la conférence de presse organisée à l’issue de la rencontre. Un message « nécessaire à la lumière de l’agitation des dernières années dans cette partie de l’Europe, de l’agression, de l’intimidation et même de la guerre, » a-t-il poursuivi, en référence au conflit ukrainien et au rôle de la Russie à cet égard qu’il n’a cependant pas citée.
« Je suis convaincue que le sommet va donner un nouveau souffle à nos efforts pour renforcer les relations stratégiques entre l’UE et l’Arménie, l’Azerbaïdjan, le Bélarus, la Géorgie, la Moldavie et l’Ukraine, » a pour sa part expliqué la Première ministre lettone et hôte du sommet du Partenariat oriental, Laimdota Straujuma.
« L’engagement de l’UE et de ses partenaires pour le Partenariat oriental est plus ardent que jamais. L’UE est un projet de paix, œuvrer à de bonnes relations avec notre voisinage et approfondir la coopération avec les pays qui le souhaitent est un devoir pour la sécurité, la stabilité et la prospérité de notre continent européen, » a de son côté déclaré le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères, Jean Asselborn, cité dans un communiqué diffusé par son Ministère.
Selon Traian Hrisea, chef de la délégation de l’UE à Erévan, cela permet le lancement des négociations officielles sur une alternative légale à l’accord d’association que les deux parties finaliseront. Le sommet est donc « un pas en avant » pour l’Arménie.
L’Union Européenne s’est aussi fait entendre par la voix de l’ambassadeur de France à Erévan, Jean-François Charpentier, qui a mentionné le fait qu’une atmosphère « assez positive » régnait dans le cadre des consultations actuelles dont le but est d’approfondir les relations entre l’Arménie et l’Europe.
Des consultations qui avancent plutôt bien, et ont tout l’air d’être prometteuses : « Nous travaillons avec nos amis arméniens à élaborer davantage le texte du nouvel accord UE-Arménie » a-t-il déclaré à l’issu d’une conférence de presse.
Les positions et les déclarations de Jean-François Charpentier ont par ailleurs été reprises et complétées par l’Union Européenne, via la voix de Johannes Hahn. Le Commissaire à la politique de voisinage de l’UE a ainsi déclaré lors d’une visite la semaine dernière dans la capitale arménienne que « les responsables arméniens et ceux de l’UE ont déjà identifié les zones et la profondeur de la coopération. » M. Hahn s’étant même exprimé sur le fait qu’il avait bon espoir que le sommet de Riga soit l’occasion pour la Commission Européenne de disposer d’un mandat pour initier des négociations fructueuses avec l’Arménie.
Les négociations sur le nouvel accord sont susceptibles de commencer dès cet été.
Hermine Naghdalian, vice-présidente du Parlement arménien, a déclaré que le sommet donnera une impulsion majeure à l’Arménie. Elle a dit que les dirigeants de l’UE ont fait preuve de « compréhension » pour les efforts arméniens pour combiner l’adhésion à l’EEU avec l’intégration européenne.
La déclaration de Riga dit aussi que l’UE est ouverte à se lancer dans un « dialogue sur les visas » avec l’Arménie qui pourrait éventuellement conduire à la levée de ses exigences en matière de visa pour les ressortissants arméniens qui voyagent en Europe. Il dit qu’un tel processus est subordonné à la « mise en œuvre complète » d’un accord UE-Arménie sur la « réadmission » des immigrés illégaux.
L’accord de réadmission a été signé en avril 2013, peu de temps après l’UE ait assoupli certaines de ses règles strictes de visa pour les Arméniens.