Selon l’ex co-président du Groupe de Minsk : Bakou ne contribue pas à la résolution du conflit du Karabagh

Ambassadeur, représentant spécial du président de la Fédération de Russie pour le conflit du Karabagh, co-président du Groupe de Minsk entre 1992 et 1996, diplomate à la retraite, actuel président de l’Association des diplomates russes, Vladimir Kazimirov s’exprime régulièrement sur le conflit du Karabagh, et le processus de son règlement sur son propre site internet comme dans les quotidiens russes et internationaux.
Un des meilleurs connaisseurs du conflit, auteur d’un livre intitulé « Paix au Karabagh », dans ses récits, articles ou entrevues, avec une liberté que lui autorise sans doute son statut d’ambassadeur retraité, il décortique le processus de règlement du conflit du Karabagh, analyse les motivations et les approches respectives des parties et n’hésite pas à critiquer les faiblesses de la capacité de persuasion de la médiation internationale.
Sans parti pris pour l’un ou l’autre des protagonistes, c’est avant tout la paix que l’ancien émissaire russe défend dans ses articles, condamnant avec fermeté tout acte de guerre ou discours prônant la force comme moyen de règlement du conflit.
Kazimirov a expliqué les raisons de l’impasse des négociations dans le cadre du 3e Forum international des diplômés de l’Institut d’État des relations internationales de Moscou, qui a débuté à Erévan, le 22 octobre.
« J’ai notamment révélé des déclarations intéressantes faites à partir d’une conversation avec [l’ancien Président de l’Azerbaïdjan] Heydar Aliyev, il avait dit que le conflit devait être résolu exclusivement par des moyens pacifiques. Cela semble être opposé à la politique actuelle de Bakou. » Tout en promettant une autonomie du Haut-Karabagh, et considérant ses habitants comme ses propres citoyens, l’Azerbaïdjan les menace régulièrement de guerre, faisant de la démonstration de force une politique systématique.
C’est précisément cette politique que critique Kazimirov qui estime que Bakou retarde ainsi davantage le règlement du conflit et relance la course aux armements, offrant aux Arméniens suffisamment de raisons de méfiance.