Un rapport du Département d’État américain sur les conditions de liberté religieuse en Azerbaïdjan en 2023 aborde la question de la préservation des sites du patrimoine culturel arménien et azerbaïdjanais en Artsakh (Haut-Karabagh).
En avril, le groupe de recherche Caucasus Heritage Watch (CHW) a publié une étude intitulée « Entre les guerres : une enquête par satellite sur le traitement du patrimoine culturel azerbaïdjanais dans la République non reconnue du Haut-Karabagh, 1994-2020 », basée sur des photographies satellite de 2020 et d’autres sources visuelles évaluant les dommages causés à un échantillon de 109 sites du patrimoine culturel azerbaïdjanais au Haut-Karabagh pendant la période de contrôle ethnique arménien de la région, y compris des mosquées, des mausolées et des cimetières. Le rapport a conclu que 42 sites culturels azerbaïdjanais sont restés inchangés, 39 ont souffert d’importants dommages, 16 ont été détruits, neuf ont subi des dommages mineurs, deux ont été rénovés et un a été restauré », indique le rapport.
CHW a déclaré que son enquête avait révélé que les affirmations des responsables azerbaïdjanais sur la destruction quasi totale des mosquées dans la région et les affirmations arméniennes selon lesquelles tous les dégâts avaient eu lieu à l’époque soviétique étaient inexactes.
Le Département d’État a cité le rapport du CHW du 22 juin documentant ce qu’il a qualifié de « tendances préoccupantes » mettant en péril les sites du patrimoine culturel du Haut-Karabagh, y compris les zones sous contrôle azerbaïdjanais depuis 2020. Parmi celles-ci, le rapport cite un cimetière arménien qui a été endommagé en raison de la construction d’une route.
« Le 22 septembre, la rapporteuse spéciale de l’ONU dans le domaine des droits culturels, Alexandra Xanthaki, a déclaré que l’Azerbaïdjan avait poursuivi ses efforts pour effacer les traces de la présence arménienne au Haut-Karabagh ou pour les réinterpréter comme appartenant aux Albanais du Caucase. Le rapporteur spécial a déclaré que la Cour internationale de Justice, le Parlement européen et le Conseil de l’Europe avaient tous exprimé leur inquiétude quant au remplacement de l’héritage arménien par la promotion d’un « récit » caucasien-albanais, et la grande majorité des experts en art, architecture et archéologie de la région avaient « rejeté ces affirmations révisionnistes comme fausses. Le gouvernement azerbaïdjanais avait annoncé, en mai dernier, son intention de restaurer et de conserver l’église apostolique arménienne de Hadrout et trois bâtiments adjacents, qui, selon l’article, « appartiennent au patrimoine historique et culturel de l’Albanie du Caucase » », lit-on dans le rapport.