Le Haut-Karabagh reste un territoire « partiellement libre » régit par une administration moins répressive que celle d’Azerbaïdjan, a indiqué dans un sondage annuel le groupe de défense des droits de la personne « Freedom House ».
Freedom House fait une évaluation comparée des « droits politiques » et des « libertés civiles » de 195 pays et 15 territoires, dont le Karabagh, sur une échelle de 7 points, allant des plus libres aux moins libres. Dans son bilan annuel, le Karabagh comme l’Arménie, sont désignés une fois encore comme « partiellement libres » alors que l’Azerbaïdjan reste dans la catégorie des Etats « non libres. » Le rapport « Liberté dans le monde 2016 » se montre plus sévère encore cette année envers l’Azerbaïdjan, dont les autorités figurent parmi les plus mal notées, avec une évaluation de 6,5 sur 7. « La notation des droits politiques en Azerbaïdjan est passée de 6 à 7 en raison de la répression accrue exercée sur l’opposition, des irrégularités manifestes qui ont marqué les élections législatives de novembre 2015, et des sérieuses violations des droits à un procès juste pour les journalistes, opposants et autres défenseurs des droits humains arrêtés », indique le rapport. « Le gouvernement du président Ilham Aliev a utilisé les urnes pour tromper le monde démocratique, empêchant de nombreux journalistes étrangers de faire leur travail et de couvrir le processus électoral et imposant des restrictions aux groupes d’observateurs internationaux de telle sorte que certains ont dû suspendre leur mission d’observation, » poursuit le rapport. A titre de comparaison, le Karabagh conserve la note de 5 pour ce qui est des droits politiques comme des libertés civiles. Freedom House avait accordé une meilleure note au territoire majoritairement arménien qui s’est libéré de la tutelle azérie au début des années 1990, en le faisant passer en 2013 de la catégorie « non libre » à « partiellement libre ». L’organisation américaine avait estimé que les élections présidentielles de juillet 2012 au Karabagh avaient confirmé l’existence d’une « authentique » opposition. Les autorités de Bakou ont dénoncé le 28 juillet dernier cette notation de l’organisation américaine de défense des droits de la personne, s’indignant que le Karabagh y figure au même titre que l’Azerbaïdjan et, avec une meilleure place dans le classement. Freedom House est ainsi accusé de cautionner le « régime séparatiste criminel contrôlant une partie du territoire azéri », par le porte parole du ministère azéri des Affaires étrangères, Hikmet Hajiyev, qui souligne que les précédents rapports avaient déjà trahi la position erronée et partiale de Freedom House « concernant l’intégrité territoriale et la souveraineté de l’Azerbaïdjan. »
