Le génocide arménien peut servir de leçon aux Canadiens aux prises avec un traumatisme infligé sur les peuples autochtones, a déclaré à CBC le cinéaste d’origine arménienne Atom Egoyan.
Le Musée canadien sur les droits de la personne a marqué le centenaire du génocide arménien par la visite d’Atom Egoyan et son épouse, l’actrice Arsinée Khanjian.
« Du côté de mon père, mes grands-parents sont des survivants du génocide, » a déclaré Egoyan. « Ma grand-mère a été retrouvée dans un village à l’âge d’environ six ans, nous ne savons pas vraiment d’où elle venait. Lorsque nous avons quitté l’Egypte pour le Canada, j’ai grandi à Victoria, en Colombie-Britannique, où il n’y avait pas de communauté arménienne à proprement parler, nous n’en parlions pas beaucoup jusqu’à ce que je sois arrivé à Toronto, où je me suis rendu compte qu’il y avait toute cette histoire.
« C’est une histoire assez sombre mais le plus étonnant est que le Canada a joué un rôle énorme en accueillant des réfugiés arméniens à l’époque, et a effectivement reconnu officiellement ce génocide. »
Egoyan a ajouté qu’il a fait déjà face à des personnes qui nient le génocide arménien.
« On ne dit généralement pas qu’il a eu lieu ; Il y a toujours quelqu’un pour dire qu’il y a eu des exagérations, » ou « je suis sûr qu’il y a deux côtés à cette histoire. »
« Vous devez comprendre également que lorsque vous rencontrez un jeune élevé en Turquie, il n’a jamais appris l’histoire. … Un grand nombre de Turcs ne sont même pas au courant de l’histoire. »
Quant à savoir à quel moment l’ignorance peut être une excuse, il a expressément répondu : « Eh bien, cela se résume à être en mesure de comprendre la souffrance de l’autre ; il est question de compassion. »
« C’est une responsabilité que nous avons en tant que société et nous devons nous tenir à des normes très élevées afin d’être en mesure de reconnaitre nos torts. »