40 ans de théâtre arménien

Les Nouvelles Saint-Laurent - par Johanna Pellus TC Media - Mise à jour : 14 novembre 2016

Le théâtre Hay Pem revisitera Le Mariage, de Gogol, la toute première pièce présentée par l’association culturelle arménienne Tekeyan, basée à Saint-Laurent, il y a 40 ans. Truffée de références aux débuts de la troupe, la mise en scène de Nancy Issa Torosian conjugue passé et présent.

Cette comédie, qui tourne autour d’une fiancée avec une foule de prétendants, décrit avec ironie une caste de marchands et petits nobles du début du XIXe siècle, en Russie. Dans cette adaptation, les personnages restent dans le passé s’ils se marient ou plongent dans le présent s’ils refusent.

Pour symboliser ce mouvement dans le temps, tous les meubles et accessoires sont sur roulettes, apportant une nouvelle dynamique à la pièce de Nicolas Gogol.

Les prénoms des personnages ont aussi été modifiés pour rappeler ceux des acteurs de 1976. L’un des candidats est par exemple devenu Artovich en honneur au comédien nommé Arto, qui jouait ce rôle la première fois.

«Nancy a une imagination incroyable. Ça n’a rien à voir avec la pièce d’il y a 40 ans», souligne Berdj Kokorian, secrétaire de l’association culturelle.

La famille du premier metteur en scène, Berj Fazlian, décédé cette année, a également dû faire des recherches dans son pays d’adoption, le Liban, pour trouver la traduction en arménien de la pièce russe.

Parcours
«Il y avait un groupe de théâtre avant 1976 à l’association Tekeyan, mais Berj Fazlian, à son arrivée, a créé Hay Pem. Depuis notre public nous a suivis», souligne la septième metteuse en scène de Hay Pem, Nancy Issa Torosian, originaire d’Argentine.

La troupe a depuis voyagé, présentant ses spectacles notamment à Toronto, à Ottawa, à Londres et en Égypte. Ses pièces sont jouées en arménien, mais sur-titrées en français et en anglais depuis plusieurs années.

«Le surtitrage est un élément-clef, car il nous permet de partager notre langue et notre sens de l’humour», note la comédienne Marie-Laure Cimeter.

Les traductions ont aussi permis à Hay Pem de s’attirer les honneurs en 2016, alors que Mme Torosian a reçu le prix Paul-Buissonneau. La troupe a également obtenu deux récompenses au Gala des Arlequins pour Une bête sur la lune dans les catégories meilleure production et meilleur comédien.

Festival Nouveautés et hommages modèlent le quarantième anniversaire de Hay Pem, qui créé pour l’occasion son premier festival de théâtre. En plus des trois dates au Théâtre Beaubois, à Pierrefonds, pour Le Mariage, elle recevra l’acteur arménien Arthur Elbakyan, le 4 décembre.

Son monologue My Insane Shakespeare analyse la vie sous tous ses angles, après que le personnage principal se soit retrouvé involontairement dans un hôpital psychiatrique.

La pièce est un hommage au peintre et sculpteur Arto Tchakmaktchian, dont le travail est notamment exposé dans le hall d’entrée de la Place des Arts.

À 19h au 4901, rue du Collège Beaubois, les 26 novembre et 3 décembre avec sur-titrage en français, le 27 novembre avec sur-titrage en anglais. Billets: 514 747-6680 ou haypem@outlook.com.

 

 

Hugo Lorini/TC Media Previous photoNext photo