En signant une loi supprimant l’immunité parlementaire, le président turc Recep Tayyip Erdogan a compromis les chances de son pays d’adhérer à l’Union européenne.
L’homme fort de la Turquie a mis un terme à la démocratie dans son pays en supprimant l’immunité pour les députés de la Grande assemblée nationale, rapporte The Guardian.
« Les chances de la Turquie d’intégrer l’UE d’ici 2020 sont parties en fumée suite à la signature d’une nouvelle loi draconienne par le président Recep Tayyip Erdogan, » a écrit Simon Tisdall dans les pages du quotidien britannique.
L’auteur souligne que la France et l’Allemagne s’opposent fermement à l’adhésion de la Turquie à l’UE et ont déjà fait savoir qu’elles utiliseraient leur droit de veto pour l’empêcher.
Le journaliste affirme également que les dirigeants turcs vont réduire au silence l’opposition parlementaire hostile à la politique pratiquée par le Parti de la justice et du développement (AKP), au pouvoir dans le pays. Les nouvelles dispositions légales autorisent le Parquet à poursuivre les députés de l’opposition pour leurs opinions politiques. Il ne fait aucun doute que ces poursuites viseront en premier lieu les représentants pro-kurdes du Parti démocratique du peuple (DEHAP).
Selon les experts, la nouvelle loi ne tardera pas à provoquer une escalade du conflit armé contre les formations kurdes considérées par Ankara comme des groupes terroristes.
« Les critiques affirment que la loi risque de sonner le glas de la démocratie laïque en Turquie et de préparer le terrain pour une intensification du conflit armé avec des groupes kurdes, » indique Simon Tisdall.