En adoptant le 2 juin 2016 une résolution par laquelle elle reconnait le génocide arménien de 1915, l’Allemagne s’est rangée aux côtés de celles et ceux de ses homologues, dont la France, qui ont fait le choix de s’incliner devant la mémoire des Arméniens victimes du premier génocide du XXème siècle et de réhabiliter cette page sombre et occultée de l’Histoire de l’Humanité. Il s’agit, avant tout, d’un geste de paix, d’un geste de réconciliation et d’un geste d’espoir : la reconnaissance est la première des réparations, c’est celle qui détermine et conditionne l’existence, ô combien légitime, de toutes les autres.
Ce vote du Bundestag ainsi que ses implications mettent une pression comme jamais sur la Turquie. Au moment, où le premier député d’origine arménienne de la Turquie moderne, Garo Paylan, subit les pires sévices pour son engagement en faveur de la reconnaissance du génocide arménien à Ankara, ce vote dans le pays qui était regardé par les autorités turques comme représentant la digue qui ne devait pas sauter, constitue un événement d’une portée historique, qui aura bien sûr des conséquences au sein du peuple turc, car à chaque fois qu’un Etat reconnait le génocide arménien, les langues se délient un peu plus en Turquie.
Après cette décision, Paylan a noté que le génocide a été réalisée sous les yeux des officiers et des fonctionnaires allemands, qui avaient aidé l’Empire ottoman à la planification et de dissimulation de ce crime, a rapporté le Dayanışma (solidarité) site web pro-kurde.
« Il est historique que l’Allemagne, un complice dans le génocide arménien, fait face au génocide », a déclaré Garo Paylan. « Mais le plus important est que la Turquie, le vrai maître du crime, fait face à la tradition génocidaire, » et donc le Bundestag reconnaît aussi la responsabilité historique de l’Allemagne.