Le Vice-président du Parlement arménien a déclaré que le Karabagh ne fera jamais partie de l’Azerbaïdjan

Le Vice-président du Parlement d’Arménie Edouard Sharmazanov a répondu à la déclaration du président azerbaïdjanais Ilham Aliev, qui a déclaré que le Haut-Karabagh pouvait devenir une république autonome au sein de l’Azerbaïdjan.
Au cours de la séance d’information au Parlement, Sharmazanov a dit que ce n’était pas à Ilham Aliev de décider du statut du Haut-Karabagh. « Le peuple du Haut-Karabagh a commencé à se battre pour le droit de vivre librement et de manière indépendante en 1988. Si M. Aliev n’est pas au courant, je peux l’informer que l’exercice du droit à l’autodétermination est l’un des principes de négociation. Les présidents des pays du Groupe de Minsk ont déclaré à maintes reprises que l’exercice du droit à l’autodétermination est l’un des trois principes, les deux autres étant l’intégrité territoriale et un règlement pacifique, » a déclaré Sharmazanov.
Il a ajouté que l’existence de la République autonome de Nakhitchevan en Azerbaïdjan est la meilleure preuve que les Arméniens ne peuvent vivre avec un statut de citoyen d’une république autonome au sein de l’Azerbaïdjan.
« Qu’est-il arrivé au Nakhitchevan ? Le gouvernement et le peuple d’Azerbaïdjan ont persécuté le peuple arménien, ils ont non seulement organisé des massacres à Soumgaït et Bakou, mais ils ont également organisé l’élimination de dizaines de milliers de khatchkars (croix de pierre). S’ils n’ont pu tolérer des croix de pierre arméniennes, comment les Azerbaïdjanais pourraient-ils tolérer le peuple arménien ? » a-t-il ajouté.
Sharmazanov a déclaré que le peuple du Karabagh devait exercer son droit à l’autodétermination et prendre sa décision. Il croit que dans le cas d’un nouveau référendum, le peuple du Karabagh prendra la même décision qu’en 1991.
« Je pense que les déclarations d’Aliev, aux médias russes en particulier, ne sont pas appropriées. Si M. Aliev voulait dire une république indépendante, est peut-être la vérité. »

Sharmazanov a ajouté que la reconnaissance du Karabagh était une question de temps. « Le plus important pour nous est le statut du Haut-Karabagh qui ne fera pas partie de l’Azerbaïdjan, ceci est notre réponse à M. Chamberlain. ».
A la question de savoir pourquoi la réunion régulière entre les Présidents d’Arménie et d’Azerbaïdjan n’avait pas eu lieu, Sharmazanov a précisé que le problème était azerbaïdjanais. « Les participants du sommet de l’OTSC, à Erévan, ont demandé la mise en œuvre les accords de Vienne et de Saint-Pétersbourg. L’Azerbaïdjan a-t-il pris des mesures concrètes en vue de la mise en œuvre de ces accords ? Si les Azerbaïdjanais perçoivent une concession mutuelle comme une république autonome, ils sont dans la confusion et l’auto-tromperie. La concession mutuelle est la reconnaissance internationale de la République du Haut-Karabagh, mais c’est le peuple du Karabagh qui le décidera. »
Quant à savoir ce que dit Aliev pour se joindre à l’Union des Etats eurasiens (UEE), « si M. Aliev ne l’exclut pas, et que la politique est l’art du possible, il ne doit pas non plus exclure la reconnaissance internationale du Haut-Karabagh. »