Les ex-pays soviétiques appellent à la paix au Karabagh

Les dirigeants de la Russie et de cinq autres anciens Etats soviétiques – qui composent aujourd’hui l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC) – appellent à une résolution “uniquement pacifique“ du conflit du Haut-Karabagh, a expliqué le président Serge Sarkissian après avoir organisé un sommet de l’OTSC à Erevan vendredi.

Sarkissian, le président russe Vladimir Poutine, leurs homologues de la Biélorussie, du Kirghizistan et du Tadjikistan ainsi que le Premier ministre du Kazakhstan, Bakijan Sagintayev, se sont entretenus dans la capitale arménienne pour discuter des activités et des priorités du pacte de défense dirigée par la Russie.

Ils ont signé une vingtaine de déclarations en commun et d’autres documents, y compris un accord sur la “stratégie de sécurité collective de l’OTSC“ pour les 10 prochaines années. Aucun de ces documents n’a été immédiatement rendu public.

Prenant la parole à la fin du sommet, le président biélorusse Alexandre Loukachenko a déclaré que les dirigeants de l’OTSC ont convenu de faire connaître leurs priorités seulement après que leur gouvernement respectif mène “un travail approfondi“ visant à accroître le profil international du bloc. Alexandre Loukachenko a ajouté qu’ils ont besoin de “forcer“ l’OTAN et d’autres structures de sécurité internationale à “reconnaître notre organisation.“

Sarkissian, qui a officiellement transmis la présidence tournante du bloc à son homologue biélorusse, a été le seul chef de l’OTSC à s’exprimer face à la presse après le sommet. Mais il n’a pas répondu aux questions des journalistes.

“Les partenaires de l’OTSC ont exprimé leur soutien pour les accords sur la prévention de l’escalade de la situation dans la zone de conflit du Karabagh“, a affirmé Sarkissian.

“Durant la session, l’OTSC a réaffirmé la nécessité d’une résolution exclusivement pacifique du problème du Haut-Karabakh et a exprimé son soutien aux efforts déployés par les co-présidents du Groupe de Minsk de l’OSCE pour régler le conflit sur la base du droit international“, a ajouté le leader arménien.

Sarkissian a noté que les dirigeants de l’OTSC ont spécifiquement soutenu la poursuite d’un règlement du conflit du Karabagh sur la base des principes internationalement reconnus de non-usage de la force, de l’intégrité territoriale des Etats et du droit à l’autodétermination des peuples.

Des Etats membres de l’OTSC – le Kazakhstan et le Kirghizstan – avaient signé des déclarations pro-azéries, appelant à une paix au Karabagh basée uniquement sur l’un de ces principes : l’intégrité territoriale. L’Arménie a maintes fois critiqué ces positions.

Les tensions entre l’Arménie et le Kazakhstan a augmenté en avril après que la république d’Asie centrale a bloqué une réunion prévue à Erevan des Premiers ministres des Etats membres de l’Union économique eurasienne. La position du Kazakhstan a été largement interprétée comme une manifestation de soutien à l’Azerbaïdjan dans le sillage des violents combats entre les forces arméniennes et azerbaïdjanaises.

Par ailleurs, le président kazakh Noursoultan Nazarbaïev n’a pas assisté au sommet de l’OTSC à Erevan, apparemment en raison de sa mauvaise santé. Il a également annulé un voyage à Bakou prévu pour cette semaine.

La question du Karabagh serait la raison pour laquelle l’OTSC a retardé la nomination, conformément à ses statuts, d’un Arménien en tant que prochain secrétaire général de l’OTSC. Cela aurait du être le cas en fin d’année dernière. Les dirigeants du bloc ont toutefois décidé de prolonger le mandat d’un an de l’actuel secrétaire général, Nikolay Bordyuzha.

Ils ont à nouveau discuté de la question, mais ne sont parvenus à aucun accord à Erevan. “Nous allons en discuter à la fin de cette année à Saint-Pétersbourg“, a assuré Sarkissian.