Nagorny-Karabakh : deux soldats arméniens tués sur la ligne de front

Erevan, 26 avr 2016 (AFP) – Deux soldats arméniens ont été tués dans de nouveaux affrontements au Nagorny-Karabakh, région disputée entre Bakou et Erevan où des combats ont fait au moins 110 morts début avril, ont annoncé mardi les autorités séparatistes.

La trêve en vigueur depuis le 5 avril “a été violée à 80 reprises par l’ennemi sur la ligne de contact entre les forces azerbaïdjanaises et celles du Nagorny-Karabakh“, a indiqué le ministère de la Défense du Nagorny-Karabakh, en accusant Bakou d’avoir utilisé “tous les types d’artillerie et des véhicules armés“.

Deux soldats arméniens, Aram Arouchanian, un quadragénaire, et Tigran Pogossian, né en 1992, ont été tués au cours de ces violations du cessez-le-feu, selon la même source. Le ministère affirme également que plusieurs soldats azerbaïdjanais ont été tués par des tirs de représailles.

Pour sa part, le ministère de la Défense azerbaïdjanais a assuré n’avoir subi aucune perte.

Les forces arméniennes ont visé mardi matin par les tirs de mortiers et de lance-roquettes multiples la ville azerbaïdjanaise de Terter et le village de Gapanly, a déclaré à l’AFP le porte-parole du ministère azerbaïdjanais Vagif Dyargakhly, en précisant que les forces azerbaïdjanaises avaient dû riposter en attaquant les positions séparatistes.

“Dans l’avenir, les autorités militaires et politiques arméniennes seront responsables de tout ce qui se passera sur la ligne de front“, a prévenu M. Dyargakhly.

Au moins 110 personnes, des civils et des militaires des deux camps, ont été tuées début avril dans des affrontements au Nagorny-Karabakh, une région en majorité peuplée d’Arméniens qui a fait sécession mais qui est toujours reconnue internationalement comme faisant partie de l’Azerbaïdjan.

Un cessez-le-feu a été signé à Moscou entre les belligérants, mais des combats sporadiques continuent de se produire le long de la ligne de démarcation.

Il s’agissait des pires violences depuis un premier cessez-le-feu conclu en 1994, après une guerre ayant fait 30.000 morts et des centaines de milliers de réfugiés, principalement des Azerbaïdjanais.

Aucun traité de paix n’a été signé entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan concernant le Nagorny-Karabakh. Après une période de calme relatif, la région a connu ces derniers mois une nette aggravation des tensions, Erevan estimant même fin décembre qu’on était revenu à la “guerre“.