L’ex-président français, candidat aux primaires de la droite, Nicolas Sarkozy, a reçu lundi 14 novembre une délégation de personnalités et d’associations arméniennes de la région parisienne. Cette réunion a eu lieu quelques jours après sa visite, mercredi 9 novembre au Centre national de la mémoire arménienne de Décines, où il s’était exprimé devant des représentants arméniens locaux.
A Paris, Ara Toranian, coprésident national du Conseil de coordination des Arméniens de France (CCAF), a exposé le ressenti des Français d’origine arménienne par rapport à cette campagne et leurs inquiétudes quant à la précarité dans laquelle continue de se trouver l’entité arménienne 100 ans après le génocide. Il a notamment évoqué la situation au Haut-Karabagh, dont la survie garantie non seulement celle de l’Arménie, mais représente aussi une sécurité pour l’Europe. Il a renouvelé la demande d’ouvrir un Centre de civilisation et de mémoire à Paris, indispensable pour la pérennisation de l’identité arménienne. Il a également réaffirmé son refus de l’entrée de la Turquie dans l’Europe.
Dans sa réponse, Nicolas Sarkozy a réitéré son opposition très ancienne à l’entrée de la Turquie dans l’Europe. Evoquant la question du génocide, il a dit se refuser à en banaliser le sens. Selon lui, il n’y a eu que 4 génocides, celui des Arméniens, des Juifs, des Cambodgiens, et des Tutsis. La dimension génocidaire du drame arménien faisant de la défense de l’identité de ce peuple un combat à dimension universelle. Il a fait le parallèle avec sa situation personnelle et a invité les Arméniens à rester fidèles à ce qu’ils sont, à poursuivre leur route et à ne pas se soucier de ces commentaires négatifs, en particulier ceux qui se sont exprimés contre la pénalisation du négationnisme du génocide arménien.
Nicolas Sarkozy a réaffirmé que pour lui, le négationnisme était un délit et non une opinion et que s’il y avait le moindre problème avec la nouvelle loi votée le 4 octobre dernier, il insisterait en tant que prochain président de la République.
En ce qui concerne éventuellement l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne, Sarkozy a déclaré : « Je suis allé à Ankara pour dire sur place que la Turquie est certainement une grande civilisation, mais que sa place n’est pas en Europe et qu’un grand pays doit reconnaître les heures glorieuses comme les heures sombres de son histoire. »