Les élections législatives qui ont eu lieu ce mois-ci ont marqué une étape importante dans la démocratisation du système politique arménien, a tenu à souligner hier le président Serge Sarkissian.
Sarkissian a rencontré les ambassadeurs des États-Unis, de la Russie et des pays européens à Erevan pour discuter de la conduite du vote du 2 avril qui a été remporté par son parti républicain (HHK). Le bureau de presse présidentiel a déclaré qu’ils lui ont également posé des questions sur les mouvements post-électoraux prévus par son administration.
“Je tiens à noter que ces élections ont mis en évidence les progrès importants que l’Arménie a faits dans la démocratisation et l’édification de l’État“, a assuré le secrétaire de Sarkissian.
L’une des raisons de ce progrès est que « ces dernières années, nous avons réussi à rendre irréversible l’avancement des droits de l’homme et des libertés fondamentales », a-t-il ajouté. Le pluralisme politique a déjà pris place dans le pays, a-t-il signifié, en citant l’existence d’une « société civile viable ».
“Je ne dis pas que nous n’avons aucun problème à résoudre“, a nuancé Sarkissian. “Nous devons résoudre beaucoup de problèmes. Ce que je dis, c’est que les fondations sont déjà solides et que nous pouvons construire sur elles le bâtiment dont notre peuple a besoin.
Le président a également souligné l’accord de son gouvernement en septembre 2016 avec l’opposition parlementaire qui a conduit à l’adoption de plusieurs amendements importants au Code électoral. Il a poursuivi par un éloge de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe et d’autres organismes internationaux qui a envoyé des centaines d’observateurs électoraux en Arménie.
Dans leurs conclusions préliminaires conjointes publiées le 3 avril, les observateurs représentant l’OSCE ainsi que l’Union européenne et le Conseil de l’Europe ont concluent que les autorités arméniennes ont largement respecté les « libertés fondamentales » lors d’un vote globalement bien administré ». Mais ils ont également déclaré « des informations crédibles sur l’achat de vote et la pression sur les fonctionnaires et les employés des entreprises privées ».
L’UE et les Etats-Unis se sont faits écho à cette conclusion, tout en louant avec prudence le traitement par les autorités des élections. Le chef de la politique étrangère de l’UE, Federica Mogherini, a fait savoir par la voix d’un porte-parole le 4 avril que les résultats officiels du vote “reflètaient la volonté globale du peuple arménien“.
Pratiquement tous les groupes d’opposition arméniens pensent que le résultat de l’élection a été principalement décidé par l’achat de vote à grande échelle. Certains d’entre eux ont également allégué d’autres irrégularités, exigeant que les résultats officiels soient annulés.
Un porte-parole du HHK a admis le 5 avril que des pots-de-vin ont été distribués. Mais il a insisté sur le fait qu’ils n’avaient pas eu un « impact substantiel » sur les résultats des élections.
La direction du HHK a précisé que le Premier ministre Karen Karapetian conservera son poste pour l’instant. Cependant, il n’est pas clair si Sarkissian envisage de le remplacer après avoir terminé son deuxième et dernier mandat présidentiel en avril 2018. L’Arménie passera à un système parlementaire de gouvernement à cette date.