Le Karabagh est gangréné par la propagande et l’image de l’ennemi, a déclaré au cours d’une entrevue pour le magazine italien Mondo e Missione, la journaliste italienne Simone Zoppellaro, qui se rend régulièrement en Arménie et au Karabagh.
Pourquoi la guerre se poursuit-elle depuis 20 ans ?
La population arménienne de la région, qui a toujours constitué la majorité, a continuellement voulu se joindre à l’Arménie, alors que Staline sur décision personnelle l’avait séparée dans les années 30. Au cours des années 80-90, le Karabagh a gagné la bataille, mais la victoire n’a pas été confirmée par un accord de paix. Le Karabagh n’a pas de pétrole ; d’importantes d’autres ressources étaient en jeu. Mais le conflit est étouffé par la propagande, qui a forgé l’image de l’ennemi. Cette propagande est utilisée dans le contexte d’une société inégale et un manque de libertés, caractéristiques des régimes actuels de la région.
En avril, il y a eu une nouvelle escalade…
Il y a eu de nombreuses pertes, des maisons et des écoles détruites. Sur le plan international des armes interdites – bombes à fragmentation – ont été utilisées par l’Azerbaïdjan contre les Arméniens. Le village arménien de Talish est devenu un village fantôme. La récente escalade a soulevé de sérieuses préoccupations. La paix est plus loin que jamais.
Le Pape François s’est rendu en Arménie, il se rendra également en Azerbaïdjan…
Le Saint-Père devait visiter la Géorgie, l’Arménie et l’Azerbaïdjan dans le cadre d’un voyage, mais il a fait sa première visite en Arménie.
L’Azerbaïdjan est également important pour le Saint-Siège. Non pas tant à cause de la présence des catholiques, qui sont très peu nombreux, mais plutôt pour lancer un dialogue interreligieux, que le gouvernement dit préparer.
C’est un pays à majorité musulmane, pas totalement libéral, cependant laïque à bien des égards. En dehors de cela, la Fondation Heydar Aliev a financé un certain nombre d’importants projets du Vatican, dont la restauration des catacombes dédiées aux Saints Marcellin et Pierre.
L’idée d’une réconciliation entre Arméniens, Turcs et Azéris est très importante pour le Pape François et il fera tout pour avoir son mot à dire sur la paix au Haut-Karabagh.