L’Institut Lemkin pour la prévention du génocide est bouleversé par la nouvelle du décès de K. Hovhannissian, 40 ans, mort de faim le 15 août 2023, conséquence directe du blocus azerbaïdjanais de l’Artsakh, comme en témoignent les rapports du coroner et le médecin légiste de la République d’Artsakh. Le blocus de l’Artsakh, en cours depuis le 12 décembre 2022, est la cause d’une augmentation de la malnutrition, des fausses couches et des complications médicales liées à l’impossibilité pour les personnes d’accéder à une nourriture et à des soins médicaux appropriés. Le blocus a commencé à causer la mort directe de citoyens arméniens d’Artsakh par la famine.
Ce blocus est génocidaire dans son intention d’éliminer la population arménienne d’Artsakh, soit par des déplacements massifs, soit par une famine massive. Le président azerbaïdjanais Ilham Aliev l’a lui-même déclaré à plusieurs reprises, notamment le 29 mai 2023, lorsqu’il a menacé : « Il n’y aura pas de troisième invitation. Soit ils viendront à nous par eux-mêmes, soit les événements se développeront dans une direction différente. Nous avons toutes les chances d’effectuer n’importe quelle opération dans cette région. Par conséquent, le « parlement » doit être dissous, la personne qui se dit « président » doit se rendre, tous les « ministres », « députés » et autres doivent déjà quitter leur poste. Ce n’est que dans ce cas que nous pourrons parler d’une quelconque forme d’amnistie. »
L’Institut Lemkin tient à préciser que des dirigeants comme le président turc Recep Tayyip Erdogan, le président russe Vladimir Poutine, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, le président du Conseil européen Charles Michel, le président français Emmanuel Macron, le chancelier allemand Olaf Scholz, le président américain Joe Biden, le secrétaire d’État américain Anthony Blinken, et tous les autres dirigeants qui ont créé l’impunité avec laquelle le président Aliev opère désormais, sont directement responsables de la mort de cet homme, ainsi que de tous les autres qui pourraient mourir à la suite de ce blocus. Ils peuvent également être complices de crime de génocide.
L’Institut Lemkin pour la prévention du génocide tient à préciser une fois de plus que tout individu et/ou État permettant à l’Azerbaïdjan de bloquer l’Artsakh, que ce soit directement par le biais de l’aide étrangère ou indirectement en refusant d’utiliser tous les outils diplomatiques à sa disposition, est complice de ce blocus et du génocide des 120 000 citoyens de la République d’Artsakh, et pourrait être tenu responsable de complicité devant un tribunal. Il est urgent que les dirigeants internationaux prennent des mesures immédiates contre l’Azerbaïdjan pour éviter de nouveaux décès dans la République d’Artsakh.