Aliev profite du sommet du G20 en Turquie pour accuser l’Arménie de terrorisme

L’indécence du président azerbaïdjanais Ilham Aliev n’a décidément pas de limite. Invité par son homologue et allié turc R.T. Erdogan à participer au sommet du G20 à Antalya, le président azéri a profité de cette tribune internationale pour décocher de nouvelles flèches à l’Arménie, accusée de terrorisme pour son implication dans le conflit du Karabagh. Une accusation d’autant plus mal venue alors que le sommet du G 20 est dominé par les tragiques attentats de Paris commandités par des djihadistes dont on sait qu’ils ont bénéficié de la complaisance de l’Azerbaïdjan comme de la Turquie, qui a ici voulu utiliser son joker arménien pour créer une diversion pour le moins vaine dans les efforts internationaux qui se mettent en place pour neutraliser Daech. Les autorités arméniennes ont aussitôt réagi en exprimant leur indignation lundi 16 novembre. “C’est une vaine tentative visant à détourner l’attention de la communauté internationale des liens directs qui existent traditionnellement entre l’Azerbaïdjan et différents réseaux terroristes”, a ainsi déclaré le vice-ministre arménien des affaires étrangères Shavarsh Kotcharian dans un entretien accordé au service arménien de RFE/RL (Azatutyun.am).

I.Aliyev figurait au nombre des dirigeants étrangers, dont le président américain Barack Obama, participant au sommet dans la ville turque d’Antalya. Durant ce sommet, auquel la France était représentée par son ministre des affaires étrangères Laurent Fabius, le président Hollande étant retenu en France par ses obligations régaliennes consécutives aux attentats, les participants se sont engagés à renforcer les contrôles aux frontières, à partager plus efficacement les informations recueillies par leurs services et à frapper plus sévèrement les sources de financement du terrorisme à l’issue de leurs discussions concernant la mise en place d’actions communes pour lutter contre l’Etat islamique en Syrie et en Irak. Dans son allocution durant le sommet, I.Aliev a déclaré que l’ Azerbaïdjan souffre depuis longtemps du terrorisme émanant du conflit non réglé du Karabagh. “Ce terrorisme est partie intégrante de la politique d’occupation de l’Arménie contre l’Azerbaïdjan”, a ajouté le leader azéri largement cité par les agences de presse de Bakou. “Plus de 2000 citoyens de l’Azerbaïdjan ont péri du fait de actes terroristes perpétrés par les organisations terroristes arméniennes contre l’Azerbaïdjan”, a poursuivi I.Aliev en réitérant son appel à un règlement du conflit qui rétablirait le contrôle de Bakou sur le Karabagh et sur les territoires environnant contrôlés par les Arméniens.

S. Kotcharian a récusé de telles allégations, accusant I. Aliev de surfer “de manière immorale” sur la vague des attentats de Paris. Il a aussi cité certains des “nombreux faits” prouvant la collusion de l’Azerbaïdjan avec le terrorisme international. Il a mis l’accent plus particulièrement sur la participation bien connue dans la guerre du Karabagh, au service de l’armée azérie, du chef de guerre tchétchène Shamil Basayev, qui avait revendiqué l’attaque djihadiste sanglante contre une école de Beslan, dans la region caucasienne russe d’Ossétie du Nord, en 2004. Au moins 331 personnes, pour plus de moitié des enfants, avaient été tuées dans cette attaque. “Après l’attaque à la bombe contre l’ambassade américaine de Nairobi en 1998, les services américains avaient intercepté 60 appels téléphoniques à Bakou venant de [Oussama] ben Laden”, a indiqué S. Kotcharian qui a ajouté que “Dans une déclaration adoptée le 25 novembre 2002, le Conseil de sécurité de l’Onu avait souligné l’existence en Azerbaïdjan de groupes liés à Al-Qaeda”.

Le responsable arménien a aussi souligné que des centaines de ressortissants azerbaïdjanais s’étaient rendus en Syrie et en Irak pour combattre dans les rangs de Daech. Cette nouvelle salve du président azéri contre Erevan intervient alors les médiateurs américain, russe et français du Groupe de Minsk de l’OSCE poursuivent leurs efforts pour organiser un nouveau sommet des présidents Aliev et Sarkissian. Les médiateurs ont indiqué que les deux chefs d’Etat seraient tombés d’accord pour se rencontrer le mois prochain en vue de relancer le processus de paix au Karabagh.

mardi 17 novembre 2015,
Gari ©armenews.com