Déclaration du Groupe de Minsk sur le Karabagh

Une déclaration conjointe a été publiée par les chefs de délégation des pays membres du groupe de Minsk de l’OSCE – la Russie, la France et les États-Unis – concernant le conflit du Nagorno-Karabagh (Artzakh).
La déclaration a été publiée après que le Conseil ministériel de l’OSCE se soit réuni à Hambourg, en Allemagne, le 8 décembre dernier. Le programme de discussion comprenait les récentes escalades d’avril ainsi que le processus de paix entre le Haut-Karabagh et l’Azerbaïdjan.
« Nous, les chefs de délégation des pays coprésidents du groupe de Minsk – Serguey Lavrov, ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, John Kerry, secrétaire d’État des États-Unis, Harlem Désir, secrétaire d’Etat aux Affaires européennes de la France – restons unis dans notre engagement de médiation pour un règlement pacifique du conflit du Haut-Karabagh.
Nous saluons la prochaine rencontre entre les présidents de l’Azerbaïdjan Ilham Aliev et le Président de l’Arménie Serge Sargissian sous les auspices des coprésidents du Groupe de Minsk. À la lumière de l’escalade récente des tensions, nous appelons les parties à se réengager pour une résolution pacifique du conflit et à dissiper toute perception faussée de leur inapplication à parvenir à un accord négocié. Les parties doivent poursuivre les discussions entamées lors des sommets de Sotchi, du Pays de Galles et de Paris en 2014 autour des éléments d’un accord global, et doivent intensifier leur dialogue en 2016 sur la base de propositions en cours de discussion.

Avec l’escalade importante cette année de la violence le long de la ligne de contact et la frontière arméno-azerbaidjanaise, le statu quo est devenu fragile. Nous condamnons en particulier l’utilisation de mortiers et autres armes lourdes, et regrettons profondément les pertes civiles causées par ces armes. Il n’y a pas de solution militaire au conflit du Haut-Karabagh, et il n’y a aucune justification pour la mort et les blessures de civils innocents. Nous faisons appel aux parties le plus fermement possible pour réduire les tensions et protéger des vies. Les coprésidents ont proposé des mesures visant à réduire les risques, et nous encourageons les parties à les adopter, y compris à mettre en place un mécanisme d’enquête de l’OSCE.

Nous saluons les progrès accomplis par les parties permettant l’échange de données, sous les auspices du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), sur les personnes disparues. Nous encourageons la poursuite de la coopération avec le CICR et nous devons veiller à ce qu’il dispose de fonds suffisants pour mettre pleinement en œuvre cette mesure humanitaire importante. La décision des autorités azerbaïdjanaises à retourner un soldat arménien ayant franchi la ligne de contact et un civil arménien ayant franchi la frontière internationale était un geste humanitaire utile et cohérent avec les obligations internationales humanitaires. Nous exhortons les parties à retourner tous les prisonniers encore détenus comme le stipule la déclaration d’Astrakhan d’octobre 2010 adoptée par les présidents arménien, azerbaidjanais et russe. La mise en place d’un dialogue entre les Arméniens et les Azerbaidjanais visant à créer une confiance entre les peuples voisins reste nécessaire. Nous encourageons les parties à travailler avec les coprésidents afin de favoriser la mise en place des projets réunissant des personnes touchées par le conflit.

Au cours de la dernière année, nous avons assisté à une augmentation des attaques verbales contre les coprésidents et le format du Groupe de Minsk. Nous soulignons que le Groupe de Minsk reste le seul format accepté par les parties et a la pleine confiance de tous les États membres de l’OSCE. Toute tentative d’accuser les coprésidents de l’absence d’avancée dans le processus de négociations ne font que masquer le principal obstacle à la paix – le manque de volonté politique en Arménie et en Azerbaïdjan à parvenir à un règlement négocié. Les coprésidents continueront à informer les organisations internationales et régionales intéressées à soutenir le processus du Groupe de Minsk. Nous réaffirmons notre volonté de travailler en étroite collaboration avec les parties pour atteindre notre objectif commun à parvenir à une paix durable. »