L’ambassade d’Arménie en Suisse, qui est également la mission permanente de l’Arménie auprès du bureau des Nations unies à Genève, a publié l’analyse de son rapporteur spécial sur l’état des lieux culturels et religieux importants au Haut-Karabagh.
Dans la communication adressée à l’Azerbaïdjan, le rapporteur spécial des Nations unies sur les droits culturels a exprimé son inquiétude face à la destruction et à l’appropriation de sites et d’objets arméniens d’importance historique, culturelle et religieuse, à la réinterprétation organisée de l’histoire du Haut-Karabagh pour effacer les traces de la présence d’Arméniens et de discours discriminatoires et de harcèlement à l’encontre des Arméniens dans la région, en violation des normes internationales relatives aux droits de l’homme et du droit international humanitaire.
« Je suis particulièrement préoccupé par les allégations selon lesquelles les attaques combinées contre des personnes, des monuments et des symboles, la falsification du récit historique et l’effacement des noms de lieux ainsi que les discours négatifs sur les Arméniens pourraient constituer un nettoyage culturel. »
Le rapporteur spécial de l’ONU a souligné que « la Cour internationale de Justice, le Parlement européen et le Conseil de l’Europe ont tous exprimé leurs inquiétudes face à un discours en progression en Azerbaïdjan promouvant un héritage « albanais du Caucase » pour remplacer l’héritage culturel « arménien » et à la tendance révisionniste qui nie patrimoine et présence culturels arméniens. La grande majorité des experts en art, en architecture et en archéologie de la région ont tous rejeté les affirmations révisionnistes comme étant fausses ».
Elle a souligné que « depuis le 12 décembre 2022, le corridor de Latchine reliant le Haut-Karabagh à l’Arménie est bloqué, en violation des obligations assumées par l’Azerbaïdjan dans le cadre de la déclaration de cessez-le-feu trilatéral du 9 novembre 2020 (point 6). Conséquence directe du barrage routier, 120 000 personnes auraient été isolées et privées de divers biens et services, ce qui a créé une crise humanitaire et a eu des conséquences dévastatrices sur de nombreux droits humains.
« La crise serait donc une manifestation directe de l’approche discriminatoire de l’Azerbaïdjan envers les Arméniens. Une fois la région débarrassée des Arméniens de souche, il semblerait que l’Azerbaïdjan envisage de supprimer davantage toutes les indications physiques de la présence d’Arméniens », a conclu le rapporteur spécial de l’ONU.