L’Arménie et l’Azerbaïdjan ne peuvent régler leurs relations sans tenir compte de la sécurité et des droits de la population arménienne du Haut-Karabagh, a déclaré le ministre arménien des Affaires étrangères Ararat Mirzoyan dans une entrevue au quotidien autrichien Der Standard.
« L’Azerbaïdjan a toujours parlé des revendications territoriales de l’Arménie. Cependant, pour nous, le problème concerne la sécurité et les droits fondamentaux des personnes », a-t-il déclaré.
Parlant du blocage du corridor de Latchine, le ministre des Affaires étrangères a déclaré qu’il avait été « illégalement fermé il y a sept mois, soit en novembre 2020, en violation de la déclaration de cessez-le-feu ».
« Initialement, le Comité international de la Croix-Rouge et les forces de maintien de la paix russes ont pu livrer au moins une certaine quantité de nourriture et de médicaments dans le Haut-Karabagh. Cependant, le couloir est complètement bloqué depuis un mois. Rien ne passe. Le Haut-Karabagh est soumis à un blocus de facto », a déclaré le ministre Mirzoyan.
« La situation humanitaire est très difficile, nous sommes proches d’une catastrophe humanitaire. Par conséquent, il est urgent de montrer un soutien international clair », a-t-il ajouté.
« Nous avons besoin d’une intervention humanitaire immédiate pour sauver 120 000 personnes de la famine. Ensuite, nous pourrons continuer à négocier avec toute personne intéressée à établir une paix stable dans la région », a déclaré le ministre.
Interrogé sur les conditions préalables à une paix durable, il a déclaré : « Il est important que nous évitions d’entrer dans un nouveau cycle dangereux d’hostilité. Assez de sang a déjà coulé dans le Caucase du Sud. La reconnaissance mutuelle de l’intégrité territoriale sera essentielle. Le déblocage des infrastructures régionales de transport est également important. Quant à la question de la sécurité et des droits des Arméniens du Haut-Karabagh, nous pensons que le meilleur mécanisme pour cela serait le dialogue avec une participation internationale.
A la question : Dans quelle mesure les relations de l’Arménie avec la Russie ont-elles changé ? Après tout, votre pays est membre de l’Organisation du Traité de sécurité collective (OTSC) dirigée par Moscou.
Le ministre des Affaires étrangères a répondu : « Si nous suivons les débats actuels dans la société arménienne, nous pouvons constater une grande déception concernant les actions des casques bleus russes dans le Haut-Karabagh et les réactions russes aux invasions du territoire arménien par l’Azerbaïdjan. Nous avons fait appel à l’OTSC et avons eu une mission d’observation dirigée par le secrétaire général. Mais nous nous attendions à plus. Ce n’est pas un secret ».