Un exode massif, après une attaque éclair toute aussi furtive qu’écrasante. La fuite de plus de 100.000 Arméniens de l’enclave du Haut-Karabagh, après l’assaut réussi de l’Azerbaïdjan, est un « exode forcé » qui « ressemble » à de l’épuration ethnique, a estimé, le 5 octobre dernier, la ministre des Affaires étrangères de France Catherine Colonna, deux jours après sa visite en Arménie. Comme elle, de nombreux responsables politiques français dénoncent un « nettoyage ethnique » dans la région, une arme régulièrement dénoncée ces dernières décennies lors de différents conflits, bien que sa définition n’ait jamais été précisément arrêtée.
Colonna a utilisé les mots « crime » et « tragédie » pour décrire ces événements.
La ministre des Affaires étrangères a toutefois assuré qu’il fallait espérer que ces Arméniens déplacés pourront retourner au Haut-Karabagh.
« La France est amie de l’Arménie depuis longtemps et agit en son nom », a rappelé Colonna. Quant aux sanctions contre l’Azerbaïdjan, la diplomate française a souligné que cette question n’était « pas à l’ordre du jour ».
« Nous fournissons une assistance aux Arméniens, notamment dans les domaines humanitaire et médical », a-t-elle déclaré.
Selon Colonna, l’Azerbaïdjan est tenu de respecter le droit international et ses obligations.
Colonna a réaffirmé qu’elle avait demandé au ministre français de la Défense d’évaluer sa capacité à fournir une aide militaire à l’Arménie, mais elle n’a pas précisé les dates précises ni les armes que la France pourra transférer à l’Arménie.
« Nous sommes en dialogue avec Erévan pour évaluer quelles armes sont nécessaires. C’est aussi un moyen d’éviter une situation encore plus difficile, qui cette fois sera sans aucun doute suivie par de sévères sanctions de l’Europe, ou du moins de la France, contre l’Azerbaïdjan », a précisé Catherine Colonna.