« Il y a plus de deux décennies maintenant que l’Azerbaïdjan se refuse à reconnaître le droit du peuple du Haut-Karabagh à l’autodétermination, » a déclaré Edouard Nalbandian, ministre des Affaires étrangères d’Arménie devant le Conseil interministériel de l’OSCE qui s’est tenu à Belgrade en novembre.
Nalbandian a souligné que l’Azerbaïdjan ferme les yeux sur le fait que ce droit a même été proclamé par les co-présidents du Groupe de Minsk comme l’un des principes de base de la résolution du conflit du Haut-Karabagh.
« L’Azerbaïdjan ne parvient pas à accepter que la détermination du statut juridique définitif du Haut-Karabagh est au cœur du règlement proposé par les co-présidents à travers une expression juridiquement contraignante de la volonté, » a déclaré le ministre.
Selon lui, le mépris flagrant pour les propositions des co-présidents n’est pas la seule voie par laquelle Bakou tente de saper le processus de paix. Il se propose également de résoudre le conflit par l’accumulation militaire grâce aux revenus pétroliers et poursuit les provocations sur la ligne de contact avec le Haut-Karabagh et les frontières avec l’Arménie. « Les violations du cessez-le-feu par Bakou ont atteint des niveaux alarmants. Bakou utilise des armes lourdes et vise délibérément des civils, ce qui a entraîné un nombre élevé de victimes. L’Azerbaïdjan a l’illusion qu’il peut gagner en négociant avec des fusils. Les co-présidents ont directement demandé à l’Azerbaïdjan de tenir ses engagements quant à une résolution pacifique du conflit et à accepter la proposition sur la création d’un mécanisme d’enquête sur les incidents, que l’Arménie et le Haut-Karabagh ont longtemps accepté. Les co-présidents ont également déclaré que les tentatives de Bakou pour changer le format ou créer des mécanismes parallèles perturbent le processus de négociation et entravent les progrès vers un règlement. Ils ont appelé l’Azerbaïdjan à respecter son mandat et les fonctions des observateurs de l’OSCE, » a déclaré Nalbandian.
Le principal obstacle à la normalisation du conflit est le manque de volonté politique de l’Azerbaïdjan. « L’Arménie, contrairement à l’Azerbaïdjan, a déclaré à plusieurs reprises qu’elle est prête à poursuivre les négociations, sur la base des propositions des co-présidents. Quant à l’Azerbaïdjan, il tente de présenter ses approches déformées comme une position des co-présidents, il interprète mal les idées présentées par les ministres étrangers, les déclarations adoptées par les co-présidents, et même les résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies. Cependant, un simple coup d’œil révèle que les approches de l’Azerbaïdjan contredisent les principes et les éléments des cinq états du Groupe de Minsk.
Inutile de dire qu’un règlement pacifique réussi exige la cessation des hostilités sur le terrain, la création des conditions propices à des négociations, à travers le plein respect de l’accord trilatérale de 1994 et l’accord de 1995 sur la consolidation du régime de cessez-le-feu. Ces documents, qui ne disposent pas de limites de temps, sont convenus et signés par le Haut-Karabagh, l’Azerbaïdjan et l’Arménie sont des conditions préalables aux efforts de paix, » a déclaré Nalbandian.
Il a souligné que l’Azerbaïdjan utilise le conflit du Haut-Karabagh pour justifier sa non-conformité aux engagements de l’OSCE. « Bakou tente de détourner l’attention de la situation scandaleuse des droits de la personne en Azerbaïdjan et la critique internationale croissante à cet égard par l’escalade de la situation militaire dans la zone de conflit. Nous sommes convaincus que la réaction internationale contre la politique de Bakou ne devrait pas être moins ciblée et rigoureuse.
La politique constante de Bakou de réduire la présence de l’OSCE dans la région est une autre tendance inquiétante qui ne peut être ignorée. Ayant d’abord déclassé puis fermé le bureau de l’OSCE à Bakou, imposé des restrictions sur la mission de surveillance des élections du BIDDH, l’Azerbaïdjan essaie maintenant de limiter les activités de son représentant.
Apparemment, l’Azerbaïdjan préférerait poursuivre sa politique destructrice sans témoins internationaux. Cela vaut également pour le CICR – dont Bakou entrave son travail et l’utilise à des fins de propagande. L’Arménie et le Haut-Karabagh ont coopéré étroitement avec la Croix-Rouge pour aborder les questions humanitaires, en particulier celle des personnes disparues. Nous apprécions cette coopération qui devrait être toujours fondée sur une approche neutre et dépourvue d’impartialité, » a déclaré le ministre arménien.