Luis Moreno Ocampo, premier procureur de la Cour pénale internationale, a déclaré lors d’une conférence de presse à Erévan, le 13 septembre dernier, que la situation en Artsakh était inquiétante mais qu’on ne pouvait pas dire que le droit international était nul et ne valait rien. Cela dépendait plutôt de la manière utilisée. Il a fait cette déclaration en réponse à la question de savoir si la « désarménisation » de l’Artsakh par l’Azerbaïdjan prouvait que le droit international avait perdu face au droit de la force.
« L’un des meilleurs exemples est la guerre russo-ukrainienne, qui n’est pas une guerre de force. L’Arménie avait gagné la guerre [d’Artsakh] dans les années 1990, mais n’avait pas été en mesure de trouver les solutions juridiques nécessaires pour préserver cette victoire.
« L’Azerbaïdjan est déjà tenu de comprendre et de respecter le droit international. Jusqu’au verdict de la Cour internationale de justice, l’Azerbaïdjan participe aux audiences. Nous savons que le Haut-Karabagh a ses droits. Et aujourd’hui, j’ai proposé mon aide à ses dirigeants et nous allons discuter de la manière dont nous allons planifier le retour du peuple arménien d’Artsakh et de la manière dont l’Azerbaïdjan reconnaîtra les droits de la population arménienne du Haut-Karabagh.
« Pour cela, il faut un plan de travail élaboré par le peuple d’Artsakh. Ce droit existe et nous sommes dans des conditions relativement plus favorables pour l’appliquer.
« Je dis toujours que l’un des procureurs de Nuremberg avait 103 ans, il avait tout vu, et quand nous lui avons demandé ce qu’il fallait faire, il a répondu : « Ne jamais abandonner, ne jamais abandonner, et ne jamais abandonner. » Les Arméniens savent très bien ce qu’est l’endurance, la résistance. Pour le moment, le droit international est de son côté », a souligné Ocampo.