Trois experts indépendants, mandatés par l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE), ont commencé à Strasbourg à entendre des témoins, pour enquêter sur des allégations selon lesquelles certains de ces élus européens auraient accepté de somptueux cadeaux des autorités azerbaïdjanaises.
Selon le site internet de l’APCE, ces trois experts – l’ex-juge antiterroriste français Jean-Louis Bruguière, le Britannique Nicolas Bratza, ancien président de la Cour européenne des droits de la personne, et la juriste suédoise Élisabeth Fura – devaient mener leurs auditions, dans la « confidentialité la plus absolue ».
Ces auditions surviennent alors que plusieurs journaux européens, dont Le Monde, The Guardian et la Süddeutsche Zeitung, viennent de publier le premier volet d’une enquête consacrée à la « diplomatie du caviar » menée par l’Azerbaïdjan : selon ces journaux, Bakou a dépensé 2,5 milliards d’euros entre 2012 et 2014 notamment pour s’attacher des soutiens à l’étranger, notamment au Conseil de l’Europe.
Le scandale qui l’éclabousse, surnommé « caviargate » par certains médias, remonte à janvier 2013 : des membres ou ex-membres de l’Assemblée sont soupçonnés d’avoir été « achetés » par le gouvernement azerbaïdjanais, en échange de leur vote négatif contre un rapport dénonçant la situation des prisonniers politiques en Azerbaïdjan. Ce rapport, très critique à l’égard de Bakou, avait été largement rejeté par les élus européens.
Selon Le Monde, le résultat des travaux des trois experts est attendu pour la fin 2017.