Publié dans LEDEVOIR
À moins de 24 heures du début de la 29ᵉ Conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP 29) à Bakou, en Azerbaïdjan, plusieurs dizaines de militants ont exprimé leur mécontentement envers le choix du pays hôte en manifestant à deux pas de la station de métro Place-des-Arts, à Montréal. Pour cet événement, des performances artistiques et des discours plus personnels ont remplacé les habituels marche et slogans d’une manifestation.
« On est là pour boycotter la COP29, pas parce qu’on est contre l’environnement, mais parce que le pays qui est en train de l’accueillir est un pays dictateur qui a fait des crimes contre l’humanité et qui se cache derrière de l’écoblanchiment », a dit Aliag Malkassian, qui a aidé à l’organisation de la manifestation.
Les manifestants ont dénoncé les abus commis lors du conflit entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan et déploré l’organisation de la COP29 dans ce pays, qui est un grand producteur de pétrole.
Le rassemblement, composé de plusieurs groupes militants, cherchait à dénoncer l’« hypocrisie » du choix de l’Azerbaïdjan comme pays hôte de la COP29, d’une part en raison du « génocide » du peuple arménien par l’Azerbaïdjan et de l’utilisation du phosphore blanc et, d’autre part, à cause de la grande exploitation du pétrole par le pays, explique Yon Nersessian, un des principaux organisateurs et d’origine arménienne.
En 2023, l’Azerbaïdjan avait été accusé de nettoyage ethnique au Haut-Karabakh, où plus de 100 000 Arméniens ont été conduits à l’exode. « J’aimerais que le monde soit plus au courant du peuple arménien et de notre histoire pour que justement le génocide que l’on a vécu ne se répète pas », a affirmé Maria Chekhanovich Nerssesian, qui a organisé la manifestation avec son frère.
« On a fait des discours, on a mis des bannières et on a fait une performance pour symboliser le fait que notre sang arménien est vendu pour le pétrole », résume Maria Chekhanovich Nerssesian, qui a participé à la performance sous son nom d’artiste, Miri.
À ces prestations s’ajoutaient les dessins de plusieurs manifestants, qui écrivaient à la craie sur le sol de la rue Sainte-Catherine.
Yon Nersessian explique avoir choisi l’art parce que « ça attire l’attention », et l’événement de dimanche après-midi visait à « dénoncer dans un espace assez central, justement pour que les gens qui passent, qui ne connaissent pas la cause, puissent s’arrêter pour avoir une idée et poser des questions ».