Missak Manouchian accompagné de son épouse Mélinée au Panthéon français

Le résistant d’origine arménienne Missak Manouchian va entrer au Panthéon, a confirmé le président français dans un communiqué publié le 18 juin. Missak Manouchian sera accompagné de son épouse Mélinée, elle aussi résistante.

« Missak Manouchian porte une part de notre grandeur », il « incarne les valeurs universelles » de liberté, égalité, fraternité au nom desquelles il a « défendu la République », a déclaré la présidence dans un communiqué. Le président, qui a salué la « bravoure » et « l’héroïsme tranquille » de Missak Manouchian, rend aussi hommage, à travers lui, à tous ses compagnons d’armes étrangers, Espagnols, Italiens ou Juifs d’Europe centrale. « Le sang versé pour la France a la même couleur pour tous », souligne l’Élysée.

Cette annonce coïncide avec le 83e anniversaire de l’Appel du 18-Juin, que le président a commémoré comme chaque année au Mont-Valérien, près de Paris, où un millier de résistants et otages, dont Missak Manouchian, ont été exécutés par l’armée allemande pendant l’Occupation.

Réfugié en France après le génocide arménien en 1915, Missak Manouchian a formé le « groupe Manouchian », un des mouvements armés les plus actifs de la Résistance. Ce groupe de résistants étrangers proche du Parti communiste français (PCF) était composé d’une soixantaine d’hommes et de femmes des Francs-tireurs et partisans de la Main-d’œuvre immigrée (FTP-MOI).

Missak Manouchian a été arrêté le 16 novembre 1943 et exécuté le 21 février 1944 avec 21 autres résistants au Mont-Valérien, à Suresnes (Hauts-de-Seine). Il figure sur la célèbre « Affiche rouge », une affiche de propagande allemande placardée dans toute la France sous l’Occupation. En hommage, la panthéonisation aura lieu le 21 février 2024, 80 ans après l’exécution de Missak Manouchian.

Missak Manouchian n’entrera pas seul au Panthéon. Sa femme, Mélinée, enterrée au cimetière d’Ivry près de Paris, l’accompagnera. Elle aussi rescapée du génocide arménien, elle avait rejoint la France avec lui en 1925 puis la résistance. Juste avant d’être exécuté, son époux lui a écrit une lettre bouleversante : « Bonheur à ceux qui vont nous suivre et goûter la douceur de la liberté et de la paix de demain. Je suis sûr que le peuple français et tous les combattants de la liberté sauront honorer notre mémoire dignement. »