Selon un nouveau rapport de l’UNESCO, dix millions d’emplois ont été perdus dans les industries culturelles pendant la pandémie de coronavirus, tandis que des milliers d’autres demeurent en péril.
Publié le 8 février dernier, le rapport décrit « une crise sans précédent dans le secteur culturel » exacerbée par une baisse des dépenses publiques consacrées aux arts dans les années qui ont précédé la pandémie.
« Le filet de sécurité sociale pour les artistes dans de nombreux pays était déjà insuffisant, mais la pandémie a révélé à quel point les travailleurs des secteurs culturels et créatifs sont vulnérables », indique le rapport.
Le rapport appelle les gouvernements à assurer une plus grande protection du travail pour l’industrie culturelle, notamment en établissant un salaire minimum pour les travailleurs culturels, ainsi que de meilleurs régimes de retraite et d’indemnités de maladie pour les indépendants.
« Même dans les pays dotés de régimes de sécurité sociale conçus pour les pigistes ou les travailleurs indépendants (qui constituent la majeure partie de la main-d’œuvre de l’économie créative), une proportion importante de ces travailleurs sont souvent inéligibles », déclare l’UNESCO.
Dans ce que le rapport décrit comme un « paradoxe fondamental », le secteur culturel est l’une des économies à la croissance la plus rapide au monde, l’accès mondial des personnes au contenu créatif ne faisant qu’augmenter en raison de l’évolution vers la présentation de l’art sur les plateformes numériques. Cependant, c’est aussi une industrie particulièrement vulnérable : les arts sont souvent coupés des budgets gouvernementaux ou négligés par les investisseurs privés.
Les musées et les galeries ont été particulièrement touchés par la pandémie, avec 90% des lieux contraints de fermer leurs portes durant des mois, selon l’UNESCO. En 2020, la valeur brute mondiale de l’industrie culturelle s’est contractée de 750 milliards de dollars, malgré plusieurs programmes d’aide aux artistes lancés par les gouvernements nationaux et municipaux.
