Parution en français d’« Ordres de tuer. Arménie 1915 » de Taner Akçam

Un mois après la reconnaissance du génocide de 1915 par le Congrès des États-Unis paraît en français le nouvel essai de l’historien turc, dans lequel, accumulant les preuves, il démantèle les arguments négationnistes.

Taner Akçam est un sociologue et historien turc, professeur au Centre pour l’étude de l’Holocauste et des génocides de l’université du Minnesota, aux États-Unis, et auteur de plusieurs livres importants sur l’histoire turque contemporaine, en particulier « Un acte honteux. Le génocide arménien et la question de la responsabilité turque » (Denoël, 2008). Dans son nouvel essai, Ordres de tuer. Arménie 1915, il établit l’authenticité des télégrammes controversés par lesquels les plus hautes autorités ottomanes ordonnèrent, entre 1915 et 1917, la déportation et le massacre des Arméniens – on estime le nombre de victimes à 1,5 million. Sa parution, alors que le sujet continue de faire l’objet d’un déni officiel dans la Turquie de Recep Tayyip Erdogan, est un événement.

Quel but avez-vous poursuivi en écrivant ce nouveau livre sur le génocide des Arméniens ?

« Avant sa publication de ce travail, le génocide des Arméniens était déjà un fait établi, non seulement dans le monde universitaire, mais aussi au sein de la communauté internationale au sens large. De nombreuses publications ont montré l’intention génocidaire des autorités ottomanes. Pourtant, les gouvernements turcs successifs ont continué de nier ce génocide. C’est pourquoi mon livre est surtout destiné à démanteler les arguments négationnistes.

« Le déni ne peut être surmonté que politiquement et, à cet égard, une telle lutte doit être considérée comme faisant partie d’une lutte plus large pour la démocratisation de la Turquie. Seul un changement de régime dans un pays peut conduire à un changement de rhétorique officielle. Mes conclusions aideront ceux qui se battent pour une Turquie démocratique. Ils deviendront une nouvelle arme dans leur arsenal », a déclaré Akçam au journal français Le Monde dans une entrevue à l’occasion de la publication de la traduction française.