Macron fait du 24 avril la journée nationale de commémoration du génocide arménien

Le Figaro.fr

S’exprimant mardi soir lors du dîner annuel du Conseil de coordination des organisations arméniennes de France (CCAF), le président de la République a honoré une promesse de campagne attendue avec impatience par les Arméniens de France.

C’était une de ses promesses de campagne. Devant la communauté arménienne mardi soir, Emmanuel Macron a annoncé que la France allait dans les prochaines semaines faire du 24 avril une «journée nationale de commémoration du génocide arménien». S’exprimant lors du dîner annuel du Conseil de coordination des organisations arméniennes de France (CCAF), le chef de l’État a ainsi honoré sa promesse annoncée l’an dernier lors du même évènement, un geste que les Arméniens de France attendaient avec impatience.

«La France, c’est d’abord et avant tout ce pays qui sait regarder l’histoire en face, qui dénonça parmi les premiers la traque assassine du peuple arménien, qui dès 1915 nomma le génocide pour ce qu’il était, qui en 2001, à l’issue d’un long combat, l’a reconnu dans la loi et qui fera dans les prochaines semaines du 24 avril une journée nationale de commémoration du génocide arménien», a-t-il déclaré. Le président en a également profité pour rendre hommage à Charles Aznavour, décédé le 1eroctobre. Le fils du chanteur, Nicolas Aznavour, lui a offert un doudouk, une flûte traditionnelle arménienne en bois d’abricotier. Le chef de l’État a également rendu hommage au compositeur Michel Legrand, dont la mère était d’origine arménienne.

Source de tensions

Parmi les 350 invités réunis dans un hôtel parisien figuraient comme chaque année des personnalités politiques et des célébrités comme la maire de Paris Anne Hidalgo, la présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse ou encore le président des Hauts-de-Seine Patrick Devedjian, le député Gabriel Attal et l’ancienne star du foot Youri Djorkaeff. Après des propos introductifs de la journaliste Lea Salamé, dont la mère est arménienne, les coprésidents du CCAF Mourad Franck Papazian et Ara Toranian ont remis une distinction à Nadia Murad, prix Nobel de la Paix, et à Vincent Duclert, auteur de «La France face au génocide arménien».

La question du génocide arménien est une source de tensions régulières entre la Turquie et les pays de l’Union européenne. La France a reconnu officiellement en 2001 le génocide, qui est commémoré chaque année le 24 avril en Arménie et dans le Haut-Karabagh. Selon Erevan, 1,5 million d’Arméniens ont été tués de manière systématique à la fin de l’Empire ottoman entre 1915 et 1917. Ankara reconnaît qu’un grand nombre d’Arméniens ont été tués par les Turcs durant cette période mais conteste l’idée qu’il y ait eu une volonté systématique de les exterminer, rejetant de ce fait le terme de «génocide».