Le week end a été productif apparemment pour ce qui concerne les négociations sur le prix du gaz russe fourni à l’Arménie… Après avoir annoncé, le 27 décembre, de retour de Moscou, où il avait été reçu par V.Poutine, qu’aucun accord n’avait pu être trouvé à ce sujet, le premier ministre arménien Nikol Pachinian a fait savoir lundi 31 décembre, qu’il était parvenu à un accord avec le président russe sur les nouveaux tarifs du gaz naturel livre à l’Arménie par la Russie en 2019. “Hier, j’ai parlé à deux reprises avec le président russe Vladimir Poutine au téléphone”, a-t-il fait savoir dans un message video posté sur sa page Facebook. “Le sujet de ces conversations téléphoniques était le prix du gaz naturel fourni à l’Arménie. Je puis dire que nous avons trouvé une solution, au moins à court terme”, a annoncé le premier arménien, comme une surprise de fin d’année. N.Pachinian a précisé qu’il était tombé d’accord avec V.Poutine pour que la filiale arménienne du géant gazier russe qui gère le réseau de distribution de gaz en Arménie paie avantage pour le gaz livre par Gazprom. Mais les prix resteraient inchangés pour les consommateurs arméniens, au prix de “nos réajustements intérieurs”, a indiqué le chef du gouvernement arménien, sans donner plus de détails. Il faut rappeler que la justice arménienne vient d’engager une procédure contre la filiale arménienne de Gazprom pour des erreurs de gestion voire malversations, des poursuites qui devraient aussi peser dans les négociations.
Gazprom a fait savoir un peu plus tard lundi 31 décembre que son président, Alexei Miller, et le vice premier ministre arménien Mher Grigorian avaient signé un accord augmentant le prix global du millier de mètre cube de gaz de 150 $ à 165 $. Dans un communiqué, le géant gazier russe a indiqué qu’il continuera à négocier avec le gouvernement arménien sur “la structure de la tarification interne du gaz” chez son allié du Sud Caucase. Gazprom-Armenia payait à la maison mère russe 150$ le millier de mètres cube de gaze n vertu d’un accord arméno-russe qui venait à échéance le 31 décembre, et un accord n’avait pas été possible lors de la rencontre entre MM.Poutine et Pachinian le 27 décembre à Moscou. MM.Miller et Grigorian ont aussi fait savoir que les discussions sur le même sujet le 28 décembre à Saint Petersbourg n’avaient donné lieu à aucun résultat. Gazprom-Armenia avait baissé ses prix à la consommation pour les ménages et les compagnies privées fin 2016. Son dirigeant, Hrant Tadevosian, s’était plaint en novembre 2018 de ce que la compagnie ait fonctionné à pertes depuis lors. On ne sait pas encore si elle obtiendra des compensations de la part du gouvernement arménien si cet accord l’oblige à payer le gaz russe plus cher, ce qui ne fera qu’alourdir ses pertes. N.Pachinian a souligné que contrairement à ce qui s’était passé avec le précédent pouvoir en place, l’Arménie ne devrait pas monnayer cet accord avec Poutine par une aggravation de sa dette à la Russie ou en concédant à la Russie de nouveaux sites énergétiques. A voir, d’autant qu’il est resté silencieux sur d’éventuelles concessions politiques à la Russie. Gazprom avait baissé le prix du millier de mètres cubes de gaz livré à l’Arménie de 190$ à 165$ en 2015 et à 150$ en 2016, soit des prix bien inférieurs à ceux pratiqués par la Russie pour ces autres clients, européens notamment.