L’Azerbaïdjan a perdu son procès en appel contre l’émission Cash Investigation, à qui cet État du Caucase reprochait de l’avoir qualifié de « dictature ». La cour d’appel de Versailles, France, a confirmé le 19 septembre dernier la décision prise en première instance, en estimant à son tour qu’un État ne peut pas engager de poursuites en diffamation. La loi relative à la liberté de la presse de 1881 « ne permet pas à un État étranger, pas plus qu’à l’État français, d’engager une poursuite en diffamation », selon la cour. Lors de l’audience de septembre 2017, la productrice et animatrice Elise Lucet avait averti sur un risque d’engrenage pour le cas où la plainte de l’Azerbaïdjan serait jugée recevable : « La Corée du Nord pourra déposer plainte en diffamation 47 fois par mois envers des journalistes parce qu’elle aura été qualifiée de dictature. »
Pour rappel, l’Azerbaïdjan a poursuivi les journalistes Elise Lucet et Laurent Richard qui travaillaient pour le réseau France 2 sur un rapport d’enquête 2015. Les journalistes ont été accusés de diffamer le gouvernement azerbaïdjanais en le qualifiant de « dictature » lorsque l’ancienne république soviétique a reçu la visite du président français François Hollande.
Le procès contre les deux journalistes de télévision a été critiqué par le groupe de surveillance des médias Reporters sans frontières (RSF) comme « un acte d’intimidation mettant en évidence le mépris du gouvernement azerbaïdjanais pour la liberté d’expression ».