Le président français Emmanuel Macron a répliqué vertement aux nouvelles attaques de son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, et a rappelé à Paris l’ambassadeur de France, un acte diplomatique rare.
L’Élysée a dénoncé les propos jugés « inacceptables » du président turc qui avait mis en question « la santé mentale » d’Emmanuel Macron en raison de son attitude envers les musulmans, mais aussi noté « l’absence de messages de condoléances et de soutien du Président turc après l’assassinat de Samuel Paty », une semaine après la décapitation de cet enseignant par un islamiste près de Paris.
Le courroux français se traduit par le rappel immédiat de l’ambassadeur de France à Ankara, semble-t-il pour la première fois de l’histoire des relations diplomatiques franco-turques. L’acte, dit l’entourage d’Emmanuel Macron, se veut « un signal très fort ».
« Des insultes et des provocations d’Erdogan, on en a eu quasiment toutes les semaines cet été », admettait-on dans l’entourage du président Macron. Ce qui changerait cette fois, c’est « le contexte ».
Sur le plan international, souligne-t-on, « les lignes ont bougé. Nous avons éveillé les partenaires européens au risque posé par Erdogan » en Méditerranée orientale, dans le conflit entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie, en Libye, ou encore en Syrie.
Il y a deux semaines, M. Erdogan a enfoncé le clou dans un discours télévisé : « Tout ce qu’on peut dire d’un chef d’État qui traite des millions de membres de communautés religieuses différentes de cette manière, c’est : allez d’abord faire des examens de santé mentale ».
Sur le fond, des tensions en Méditerranée au conflit en Libye, en passant par les affrontements au Nagorny-Karabagh, de nombreux dossiers opposent actuellement Paris et Ankara.
L’Élysée a de nouveau réclamé « que la Turquie mette fin à ses aventures dangereuses en Méditerranée et dans la région », et dénoncé le « comportement irresponsable » d’Ankara au Haut-Karabagh.
« Des exigences sont posées. Erdogan a deux mois pour répondre. Des mesures devront être prises à la fin de cette année », a ainsi déclaré l’Élysée à propos de la Méditerranée orientale.